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Epiphanie : les rois mages ont-ils été guidés par l’étoile du Berger ?

Aujourd’hui, 1er dimanche de l’année, nous dégustons la galette des rois en référence aux rois mages qui se sont rendus à la crèche de Bethléem. Gérard Feldzer nous explique comment ils y sont parvenus.

Article rédigé par franceinfo, Gérard Feldzer
Radio France
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Temps de lecture : 2 min
Une représentation des rois mages à la basilique Saint Apollinaire de Ravenne (Italie). Illustration. (GETTYIMAGES)

Il y a plus de 2000 ans, les rois mages Gaspard, Melchior et Balthazar auraient suivi l'étoile la plus brillante du ciel, probablement Vénus, pour se rendre à la crèche de Bethléem. Pour en avoir le cœur net, je me suis rendu au planétarium du Palais de la découverte à Paris ou l’on peut reconstituer le ciel tel que le voyait les rois mages à l’époque. Denis Savoie, astronome, explique : "Pour l'étoile des mages, on a émis l’hypothèse d’une nova, une nouvelle étoile qui serait apparue et qui aurait indiqué la direction de Bethléem. Mais on a aucune indication. Une comète ? Pas d’autre indication non plus."

Tout au plus, mais bien longtemps auparavant, une conjonction entre Jupiter et Vénus aurait pu donner une direction. Mais contrairement à l’étoile polaire, elles ne sont pas fixes, alors ça devient compliqué sans GPS ! Beaucoup de scientifiques pensent aussi qu’il eût fallu un miracle de plus pour tomber "pile poil" sur la crèche. Mais la navigation aux étoiles est toujours pratiquée de nos jours, notamment dans le désert. Mohamed Ixa, touareg au Niger, n’oublie pas que les étoiles ne tombent jamais en panne  : "La journée on s’oriente avec le soleil et la nuit on se déplace avec les étoiles. La plus important pour moi c'est l’étoile du Nord qui est la seule qui ne bouge pas du coucher du soleil au lever du soleil."

Les rois mages ont peut-être utilisé une boussole

Les étoiles ont même inspiré les bâtisseurs de pyramides dans l’Egypte ancienne au point que les quatre points cardinaux, entre autres de la pyramide de Gizeh, avaient une précision au quinzième de degré. C’est aussi grâce à l’observation astronomique que le savant Eratosthène, 300 ans avant Jésus Christ, avait calculé le diamètre de la terre à quelques kilomètres près. Et aujourd'hui, l’observation des étoiles est toujours utilisée pour la navigation spatiale, explique l'astronaute Jean-François Clervoy : "Lorsqu’on partira vers Mars, un vaisseau spatial ne verra rien d’autre que le soleil et les étoiles, on a besoin des étoiles pour recaler nos instruments, et bien-sûr des étoiles. Mars, la Terre seront des points brillants au loin éclairés par le soleil. Les étoiles sont indispensables pour faire le point de temps en temps quand on n'a pas d'autres références. Et puis maintenant on le fait aussi avec des étoiles artificielles créées par l’homme. Nos satellites de navigation comme pour le GPS américain ou le Galiléo Européen pour ne citer qu’eux."

En revanche, il est possible que les rois mages aient pu utiliser la boussole déjà pratiquée quatre siècles avant Jésus Christ par les Chinois, car ils connaissaient les propriétés de la magnétite, un aimant qui indique le nord magnétique. Le vivant sur Terre est sensible au champ magnétique et une partie de notre cerveau, l’hippocampe, nous sert de boussole interne. Une étude a montré que les taxis londoniens qui n’utilisent pas le GPS ont leur hippocampe plus développé que la moyenne et contractent moins la maladie d’Alzheimer. Chercher son chemin a quelquefois ses vertus... Pour ne pas perdre la boule !

Par ailleurs, après deux ans et plus de 7 000 observations sur 37 races différentes de chiens, une université allemande a trouvé qu’il y avait une corrélation entre le champ magnétique et la position de l’animal. On voit souvent les chiens tourner sur eux avant de faire leurs gros besoins. Ils testent ainsi la stabilité du champ magnétique et s’orientent pour la plupart dans l’axe Nord-Sud. Donc si vous êtes perdu, regardez votre chien et prenez la bonne direction !

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