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Energie et approvisionnement pour bateaux et avions du futur

 Le conflit en Ukraine met en évidence la dépendance de l'Europe aux énergies fossiles, y compris dans les transports. Les vecteurs énergétiques décarbonés dans le secteur de la mobilité lourde représentent ainsi une nécessité environnementale, mais également une opportunité stratégique.

Article rédigé par Gérard Feldzer
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Image digitale d'une station d'énergie durable avec des panneaux solaires sur un toit couvert de fleurs. (Illustration) (ANDRIY ONUFRIYENKO / MOMENT RF / GETTY IMAGES)

L’aviation et le maritime dépendent beaucoup de sources d’énergie fossiles dérivées du pétrole, avec, en tête, le kérosène et le fioul lourd. Pourtant, des solutions existent, mais doivent être pensées différemment des mobilités du quotidien.

Les multiples facettes des énergies du futur 

Les solutions énergétiques sont nombreuses et adaptées aux différents usages. Le vent pour les cargos à voiles de la société VPLP ou des voiliers pour passagers de Sailcoop. En aviation, on parle de SAFs, pour Sustainable Aviation Fuels (carburants aéronautiques durables) : ceux-ci incluent notamment le kérosène de synthèse, un carburant issu d’hydrogène vert et de CO2 capté dans les cheminées d’usine. 

Les biocarburants à base de résidus végétaux peuvent aussi être une solution, à condition qu’ils ne concurrencent pas la production alimentaire. Airbus travaille par ailleurs sur l'hydrogène liquide, plus compact, mais qui nécessite un maintien à - 256 degrés. Cette source d’énergie s’ajoute aux autres, en imposant une nouvelle organisation au sein des infrastructures aéroportuaires. 

Yannael Billard, de la direction développement durable chez Aéroport de Paris : “Nos plateformes ont vocation, en plus d’être des hubs au sens du transport aérien, à être également des hubs multimodaux et énergétiques. qu’ils soient électriques, fossiles conventionnels, hydrogène, ou encore biodiesel…

Un caillou dans la chaussure du nouveau gouvernement

Chez les marins, l’ammoniac, composé chimique à base d’hydrogène et d’azote, occupera probablement une place de choix, à condition de prendre correctement en compte les risques liés à sa toxicité. Les armateurs  se tournent aussi vers le gaz naturel liquéfié, largement utilisé dans d’autres domaines.

Mais Il provient pour partie du gaz de schiste américain, un scandale pour les écologistes, et un caillou dans la chaussure du nouveau gouvernement, puisqu’un grand groupe énergétique français a signé un gros contrat avec les États-Unis.

Réinventer les chaînes de production 

L’hydrogène est aujourd’hui issu à plus de 90% de sources d’énergie fossiles. Pour être durable, il doit être fabriqué par électrolyse de l’eau, à l’aide d’énergie solaire ou éolienne, ce qui permettrait de ne plus dépendre des pays producteurs d’énergies fossiles et de favoriser les circuits courts.

Seulement, pour subvenir aux besoins des transports les plus énergivores, il faudra investir lourdement dans la fabrication et le stockage : “On a annoncé en Normandie le plus grand projet de production d’hydrogène renouvelable, de l’ordre de 200 mégawatts", souligne Erwin Penfornis, chargé de l’activité hydrogène chez Air Liquide.

Les futurs "Eldorado" sont donc les pays à fort ensoleillement, offrant un meilleur retour sur investissement. Le passage aux énergies bas-carbone constituerait donc une révolution technologique, mais aussi politique. car, à partir du moment où l'énergie peut être produite un peu partout dans le monde, cela va bousculer notre dépendance et donc la carte géopolitique.

Pour visionner la chronique en vidéo : c'est ici.

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