Vers un accord commercial historique entre l'Europe et les Etats-Unis
D'un côté, les partisans du libre-échangisme convaincus de l'intérêt pour une Europe en panne de mieux s'entendre avec une Amérique qui redémarre. De l'autre : les artisans d'un monde qui doit moins courir derrière le profit. Deux écoles, deux visions. L'accord commercial qui sera négocié à partir de juillet pendant près de 2 ans est présenté comme le plus grand accord bilatéral de l'histoire. Doper la croissance de part et d'autre de l'Atlantique en renforçant le commerce dont le volume représente déjà environ 2 milliards et demi d'euros par jour. L'an dernier, l'Europe a exporté pour plus de 290 milliards d'euros de biens vers les USA et en a importé pour 205 milliards. Selon les scenarii, un nouvel accord commercial doperaient nos exportations de 30% et créerait 2 millions d'emplois. Tout serait bien dans le meilleur des mondes !
Si ce n'est que les négociations s'annoncent difficiles...
Chacune des parties va pousser ses pions. Les Etats-Unis négocieront fermement la protection du transport maritime et des services financiers... l'Europe, elle, se battra bec et ongles sur les normes sanitaires, contre le bœuf aux hormones et les poulets lavés à la javel. En gros, la libéralisation fera débat sur le volet agricole. Contrairement à nos relations avec la Chine dans lesquelles les droits de douanes priment, avec les Etats-Unis, on parlera beaucoup plus normes et réglementations. Les réels enjeux concerneront les accords après frontières.
Avec l'exception culturelle en point d'orgue...
Casus belli aux yeux de la France. Hors de question d'inclure notre industrie culturelle (cinéma, internet, télevision) dans les négociations. Tel un ogre, la machine américaine de production en profiterait pour avaler notre si chère exception culturelle au profit de Google, Amazon et autre Apple. Quand Paris parle culture, Washington répond industrie numérique sans foi ni loi. Mais combien de temps encore la France pourra tenir sur ce terrain ? L'exception culturelle, ses subventions et ses soutiens à la création commencent à créer des tensions en Europe. Pour le Président de la Commission, José Manuel Barroso, dont le mandat arrive à échéance à l'automne 2014, les défenseurs de l'exception sont de purs "réactionnaires". Les mots font mal, les invectives pleuvent... les américains ont trouvé le nouveau cheval de Troie pour diviser encore un peu plus le Vieux Continent.
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