Une retraite chapeau pour tous ?
Selon la Fédération Française des Sociétés d'Assurance, 11.000 entreprises françaises ont aujourd’hui recours à ce dispositif, et ce sont plus d’un million de français qui touchent une retraite chapeau, cadres dirigeants pour la plupart mais aussi simples cadres. Une retraire-chapeau est un système qui permet à l’employeur de financer une rente définie à l’avance avec le salarié pour le jour où celui-ci quittera l’entreprise, et qui viendra s’ajouter aux indemnités versées par la caisse de retraite traditionnelle. Pour l’employeur, c’est généralement un moyen de motiver ou retenir les collaborateurs compétents sans leur accorder forcément le salaire à la hauteur.
Et ce système est réellement avantageux ?
Il faut faire attention aux effets d'annonce. Environ la moitié des cadres bénéficiaires de ce régime ont une rente inférieure ou égale à 2.000 euros par an. On est loin des centaines de milliers – voire des millions – d'euros affichés par certains patrons médiatiques du CAC 40. Pour l’entreprise, cela présente un avantage dans la mesure où les sommes versées, via une compagnie d’assurance, sont exonérées de charges patronales et de la CSG. Quant aux rentes touchées par l’employé, elles sont déductibles du résultat imposable de l’entreprise. Mais passé ce cap, la réalité est de moins en moins glorieuse.
C'est à dire ?
Non pas que les cadres soient menacés par les attaques lancées par Nicolas SARKOZY mercredi soir sur France 2. Il s'adressait uniquement aux grands patrons. Et puis les personnes concernées représentent un précieux vivier électoral. Dans les faits, la fiscalité qui frappe les retraites chapeau des cadres intermédiaires augmente. Le dispositif est aujourd’hui taxé à hauteur de 7 à 20% en fonction des rentes, et beaucoup d'entreprises abandonnent progressivement ce mode de rémunération car le système coûte de plus en plus cher à financer et les conditions d’octroi sont très contraignantes. Mais le système pourrait évoluer. Certains professionnels de l'assurance réfléchissent par exemple à des produits évolutifs du genre : une retraite (chapeau toujours) mais dont le montant serait calculé en fonction des performances du salarié ou de l'entreprise. A l’heure où la population vieillit, la question de l’après carrière professionnelle est au cœur du débat dans les sociétés modernes. L’Europe travaille à la construction d’un régime commun mais cela va prendre encore du temps. Quant aux retraités en tant que tel, sous l’effet des réformes successives FILLON et WOERTH repoussant progressivement l’âge légal du départ, leur nombre a baissé l’an dernier. Il y a eu 15% de retraités en moins par rapport à 2010.
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