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Travail nocturne et dominical, discuter sans légiférer

L'ouverture nocturne et dominicale des magasins fait débat. Dimanche, 14 enseignes de bricolage ont bravé la loi en ouvrant leurs portes. Ce matin : réunion à Matignon autour de Jean-Marc AYRAULT et plusieurs ministres concernés par le sujet. Mettre tout le monde d'accord s'annonce difficile.
Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
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Indépendamment du travail nocturne qui est aussi sur la sellette, le dossier qui a rebondi ce dimanche avec cette ouverture de 14 enseignes de bricolage en Ile de France - malgré les interdictions officielles - est à la fois économique, social et culturel.

Finalement emblématique de la culture judéo-chrétienne de la France qui a toujours fait du dimanche un jour à part.

A l'heure de l'internet qui permet d'acheter 24h sur 24, 7 jours sur 7, la France se trouve violemment tiraillée entre des syndicats qui se sont offert le luxe de retourner contre eux une partie de l'opinion, et ces employés, justement, qui ne souhaitent pas que l'on décide à leur place de manière aussi abrupte.
"On veut travailler" disent-ils... "vous vous faites exploiter" leur repond-on. "Je perdrais jusqu'à 6000 euros par an si je ne travaillais plus le dimanche"... ''faux, tout cela est une campagne bien orchestrée par  le MEDEF et les puissances de l'argent'', rétorquent certains. Ce débat est devenu malsain !


Pourquoi malsain ? *

Le débat a ravivé une guerre avec des mots durs, des invectives. Bricorama qui porte plainte contre son concurrent Castorama...des syndicats qui se constituent des trésors de guerre en gagnant dans les prétoires parfois contre l'avis de celles et ceux qu'ils sont censés défendre... quel que soit le caractère légitime de certaines actions (après tout, les syndicats ne font que défendre strictement la loi), dans cette escalade, il est devenu difficile de discerner la raison de la revanche.

Le code régissant le travail dominical datant de 1906, puis revu par Nicolas Sarkozy en 2009, doit-il évoluer ou rester en l'état, malgré une économie et des habitudes de consommation qui ont bien changé ? La question est posée. Mais ajouter une loi à la loi ne changera rien. Les règles ont surtout besoin de clarté.

Cela dit, y a-t-il vraiment une solution miracle ?

A défaut de faire tabula rasa , une des solutions n'est-elle pas d'introduire plus de souplesse ? En tous cas d'en discuter et d'explorer les champs du possible. Pour cela, il faut se mettre autour d'une table et parler en toute sérénité. Poser tous les arguments, les clefs pour comprendre ce qui fonctionne, ce qui ne fonctionne pas.
Des accords de branches seront d'autant plus efficaces et sécurisants pour les salariés s'ils sortent d'une réflexion commune, sans échanger de tous noms d'oiseaux. Depuis quelques jours, on semble avoir oublié l'esprit républicain, celui du dialogue.
Le président de la République François Hollande a toujours beaucoup misé sur le dialogue entre partenaires sociaux. C'est le moment ou jamais de l'appliquer concrètement.

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