Traité transatlantique, la crise agricole s'invite dans les négociations
Les discussions sont frappées de la mention "restricted", c'est l'un des reproches fait à ces négociations menées par Bruxelles au nom des 28 pays européens. L'objectif est de lever certaines barrières commerciales. Un marché potentiel de 850 millions de consommateurs qui en ferait le plus grand accord commercial au monde. Cela fait peur pour plein de raisons... les européens craignent notamment pour leur industrie culturelle, l'environnement et l'agriculture.
Le fait que ces négociations reprennent aujourd'hui en pleine crise agricole en France peut-il influencer les discussions ?
Le Commissaire européen aux affaires économiques qui est en première ligne sur ce dossier se veut rassurant.
Il a réaffirmé dimanche 21 février qu'il n'y aurait pas de traité transatlantique défavorable à l'agriculture européenne, à fortiori française. Pierre Moscovici avance l'argument selon lequel l'Europe a plus à gagner que les Etats-Unis avec ce Tafta, le marché américain étant aujourd’hui plus fermé que le marché européen.
Sujet explosif
Les négociateurs connaissent très bien le caractère explosif du sujet dans l'opinion, qui plus est dans une Europe déjà très décriée. Mais ces discussions s'inscrivent dans le cadre de la mondialisation des échanges.
Et dans ce cadre, les pays européens doivent adapter leurs économies à la montée en puissance des nations émergentes. In fine, il s'agit de maintenir notre influence dans le monde, faire en sorte que l'Europe et des Etats-Unis puissent montrer les dents face à une Chine qui s'impose partout.
On estime qu'à terme, cet accord transatlantique pourrait injecter dans l'économie européenne quelque 120 milliards d'euros chaque année et 95 milliards dans l'économie américaine.
Selon des travaux du CEPII (le Centre d'Etudes Prospectives et d'Informations Internationales), le commerce bilatéral – entre les Etats-Unis et l'Europe – pourrait augmenter de 50%, voire 150% sur le seul volet agricole.
Jetés ainsi en pâture, ces chiffres parlent assez peu mais partenaires américains et européens y voient un plan de relance moins coûteux que tout emprunt auprès des banques centrales ou des marchés financiers.
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