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Sommet social, les quatre ambitions de l'Elysée et de Matignon

Les contours du sommet social du 18 janvier prochain se précisent. François FILLON a présenté quelques pistes de réflexion hier. On s’oriente vers une réforme législative.
Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Franceinfo (Franceinfo)

Les partenaires sociaux et le gouvernement doivent se retrouver autour d’une même table le 18 janvier prochain, et Matignon met les bouchées doubles pour avancer sur les dossiers emblématiques de la campagne. Le Chef de l’Etat et le gouvernement proposeront donc quatre décisions structurelles avant le sommet. Outre la taxe sur les transactions financières à laquelle Paris tient beaucoup, la fiscalité sera au rendez-vous. Devant les députés de la majorité hier, François FILON a bien pris soin de ne pas prononcer les mots « TVA sociale ». Tout juste a-t-il précisé que la volonté du gouvernement était de transférer une partie des charges patronales sur la fiscalité. Toutes les options sont ouvertes. Le troisième axe de travail d’ici le 18 janvier concernera la formation des chômeurs avec cette ferme ambition : « passer d’un système où une personne au chômage doit accepter un emploi à un système où elle doit accepter une formation,  et, à l’issue de celle-ci : un emploi. Enfin, quatrième et dernier axe : le temps de travail. Sur ce point, François FILLON promet – après le 18 janvier – un projet de loi de finances rectificative et, dans le même temps, un texte sur le droit du travail.

Est-ce à dire que le gouvernement est en train de préparer l’abandon des 35 heures ?

Non. La question est entendue, inutile de perdre son temps sur ce terrain. En revanche, Matignon souhaite permettre aux entreprises de s’adapter à leur environnement économique et, le cas échéant, de revenir sur le temps de travail. C’est ce que l’on appelle en terme générique '' le contrat de compétitivité''. Il fonctionne en Allemagne où il est expérimenté avec succès notamment chez AIRBUS. Le principe est de laisser les coudées franches aux entreprises pour négocier entre partenaires sociaux. A en croire certains experts, le gouvernement est en train d’anticiper l’annonce de plans sociaux dans les prochains mois et veut y remédier avant l’heure.

Quitte à passer en force sur certains dossiers ?

Non. Le mot d’ordre de la campagne sera « dialogue » à tous les étages. D’ailleurs, une mesure qui, en d’autres temps aurait peut-être braqué les syndicats, recueille désormais leur assentiment, jusque dans les rangs de FORCE OUVRIERE ou la CGT : c’est le chômage partiel. Plutôt que de licencier en cas de moindre activité de l’entreprise, on met une partie des salariés au chômage en lui proposant des formations par exemple, mais sans rompre le lien avec la société. Une fois que l’activité redémarre, ces salariés retrouvent leur emploi. Dans le contexte économique actuel, tout le monde sait (leaders syndicaux en premier) qu'il faut discuter intelligemment, loin des blocages idéologiques, même si la base ne suit pas toujours. Ce sera peut-être l'une des grandes leçons du sommet social... mais du terrain reste à défricher d'ici le 18 janvier.

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