Soldes sur Internet : les mutations du commerce ''physique''
Quelques chiffres d'ensemble pour les soldes en général : environ huit Français sur dix ont prévu de ‘’succomber’’ (budget moyen : un peu moins de 230 euros). C’est mieux que l’année dernière mais selon les professionnels on part de très loin, notamment après une année 2013 catastrophique. Selon la Fédération des Enseignes de l’Habillement, le niveau des soldes d’il y a 2 ans n’a pas été rattrapé.
Phénomène lui aussi en hausse : les soldes sur internet. 70% des acheteurs ont l’intention d’utiliser ce canal. Certains pour faire du repérage, d'autres pour des achats directs afin d'éviter la cohue dans les magasins. Il faut dire que les supports sont nombreux : l'écran d'ordinateur chez soi, les smartphones et les tablettes qui sont de plus en plus utilisées pour faire ses emplettes à l'heure de la mobilité.
En moyenne, nous sommes plus de 80% à acheter des vêtements en solde via le net, viennent ensuite l'électroménager et la haute technologie pour environ 30%.
Peut-on dire que les soldes ont un impact direct sur le commerce "physique" ?
L’impact grandit. D'autant plus que le phénomène des soldes à distance vient s'ajouter aux actes d'achats traditionnels via le web le restant de l'année. Une étude publiée il y a quelques mois par le cabinet conseil en stratégie Booz and Co se projetait à moyen terme et cherchait à mesurer la révolution numérique sur cinq secteurs clefs : les télécoms, l'électronique, l'électroménager, l'hygiène beauté et les vêtements.
Que ressort-il précisément de cette enquête ?
D’ici 2020, les ventes sur internet devraient augmenter de 50%, entraînant, au mieux la transformation, au pire la disparition, de près de deux millions de mètres carrés de surface commerciale, soit environ 10% de l'espace existant aujourd'hui. Des espaces rendus "superflus" comme le dit l'enquête, par les échanges en ligne. Des enseignes en ont déjà malheureusement subi les conséquences. Si Darty et la Fnac ont été contraints d'adapter sérieusement leur offre ou de modifier leur périmètre financier pour investir et muter rapidement, d'autres comme Virgin et Surcouf (pour l'informatique) ont jeté l'éponge, faute d'avoir su transformer à temps leur modèle économique. On ajoutera à cela la hausse des loyers en centre-ville comme dans les périphéries, ce qui n’arrange rien, particulièrement dans le commerce spécialisé.
Que peuvent faire les magasins traditionnels ?
Se réinventer. Facile à dire, moins facile à faire. Certaines enseignes s’y sont mises, et cela marche. Point positif et rassurant qui ressort de toutes les enquêtes d'opinion : le besoin de contact humain reste très fort dans les attentes de la clientèle. Rien ne remplacera le conseil, valeur complémentaire de la vente à distance moderne.
C'est par ce biais que certaines enseignent jouent leur survie, à tel point que ce que l'on appelle les ‘’pur-players’’ – des acteurs uniques de vente sur internet – ouvrent des magasins d'exposition et de démonstration pour créer ce lien avec la clientèle, comme cdiscount.com. Un investissement aujourd'hui incontournable face à nos nouvelles habitudes de consommation.
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