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SNCF : suite et fin du feuilleton social aujourd'hui ?

A la SNCF, syndicats et direction se retrouvent ce lundi 6 juin pour une nouvelle séance de négociations sur l’organisation du travail. "Ultime" séance. Ça passe, ou ça casse.
Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5 min
  (Jour de grève à Saint-Lazare, 2 juin© SIPA)

C'est à l’issue de cette réunion que la CGT et Sud Rail diront s’ils poursuivent ou non la grève. Autant dire que le dénouement est proche. Chacun se retrouve face à ses responsabilités et le pire a été visiblement été évité. Le pire aurait été un départ, en pleine débâcle, du patron de la SNCF Guillaume Pepy. Celui-ci avait mis clairement sa démission dans la balance mais il est toujours là ce lundi. Désavoué par le ministre des Transports Alain Vidalies mais soutenu in extremis, dimanche, par celui des Finances et des Comptes publics, Michel Sapin. 

Désavoué par le ministre de tutelle mais soutenu par celui des Finances. Faut-il y voir un signe ?

Tout va se jouer autour de la dette de la SNCF : 50 milliards d’euros. Manuel Valls a promis que le gouvernement ferait un geste...  compensation financières alors que du lest est lâché sur le plan social. Pourtant, les deux sont intimement liés. Guillaume Pépy avait mis un point d'honneur à rediscuter notamment l'accord dit « 19/6 ». Ce dernier prévoit que le personnel roulant ne peut finir son service après 19 heures si son congé hebdomadaire débute le lendemain, et ne peut reprendre son travail avant 6 heures le lendemain matin. Une très coûteuse usine à gaz. La direction estime que l'abandon de la réforme coûterait à l'entreprise la bagatelle de 50 millions d'euros par an.

En fond de décor : l'ouverture à la concurrence

Ouverture à la concurrence du trafic voyageur, en 2020 pour les TGV et en 2023 pour les trains express régionaux. A partir de ces dates, toutes les compagnies étrangères auront accès aux lignes intérieures en France et pourront opérer librement en concurrence directe avec la SNCF. Cette dernière ne peut donc manquer  le rendez-vous des économies au nom de la compétitivité, pour elle et dans l’intérêt de l'Etat actionnaire. D'où cette tension persistante entre les trois camps : direction, syndicats et gouvernement. Il en va non seulement du dialogue social, mais surtout de l’avenir de l’entreprise publique.

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