SMIC, une hausse en trompe l'oeil
2%, c'est la moyenne de ce qui servait jusqu'à présent d'hypothèse de travail, à savoir une hausse comprise entre 1 et demi et 2 et demi% (2% porte le SMIC horaire brut de 9 euros 22 à 9euros 40, soit l'équivalent de 27 euros par mois). Pourquoi '2' tout rond ? Les Echos explique que cette hausse constituerait un à-valoir sur la future revalorisation légale qui doit intervenir le 1er janvier 2013 basée, comme le veut la règle, sur l'inflation constatée depuis la dernière augmentation. Cette inflation étant d'1,4%, le calcul est simple : 2 – 1,4 = 0.6%... le vrai coup de pouce.
On peut donc parler d'une mesure symbolique.
En tout cas, c'est plus que si l'on appliquait la règle édictée par François Hollande pendant la campagne électorale. Le candidat socialiste avait promis d'indexer le SMIC, notamment, sur la croissance. Manque de chance, celle-ci sera nulle. Les smicards auraient donc été lésés. 0.6%, c'est un geste, limité certes, mais qui va coûter aux entreprises, essentiellement aux PME-PMI qui emploient 75% des smicards. Des structures qui voient en ce moment leurs carnets de commande se réduire comme peau de chagrin.
Concrètement, quel est ce coût pour les sociétés concernées ?
Une hausse de 1% du smic coûte environ 450 millions d'euros par an aux entreprises et augmente d'environ 3 points le risque pour un smicard de perdre son emploi (c'est logique : toute augmentation du salaire minimum renchérit le coût du travail des emplois les moins qualifiés). Le groupe d'experts chargé de plancher sur le sujet rencontre le ministre du Travail Michel Sapin lundi... ils ne manqueront pas de l'interpeller sur les conséquences d'une hausse de 2% : selon eux, les pertes d'emplois induites pourraient être de l'ordre de 25 à 50.000... le gouvernement devra en tenir compte à l'heure où le chômage bat des records.
Qu'en est-il ailleurs en Europe au sujet du salaire minimum ?
A 1400 euros buts par mois, le smic français est l'un des plus élevés de l'Union européenne. Certes assez loin des 1800 euros luxembourgeois, eux-mêmes très loin des 138 euros mensuels bulgares. Sur les 27 pays membres, 20 appliquent un salaire minimum mais le système français est le seul à prévoir un coup de pouce et une indexation sur l'inflation.
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