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Russie, entre rente pétrolière et population vieillissante

En Russie, Vladimir Poutine revient donc au Kremlin… retour polémique pour cet ancien homme fort des services secrets qui va devoir gérer un pays plus que jamais menacé par la stagnation.
Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Franceinfo (Franceinfo)

 

C’est le paradoxe russe : malgré les apparences d’une
population sans le sous, ce pays est immensément riche en revenu par tête et
avec un solde commercial positif de 190 milliards de dollars. Matières
premières, gaz et pétrole assurent l’essentiel des revenus de cette nation aux
143 millions d'habitants. La Russie est un pays de rente… rien d’étonnant quand
on regarde l’évolution du prix du baril de brut : un peu plus de 30
dollars en 2004 contre plus de 120 aujourd’hui. Malgré la crise, la croissance
économique russe atteint 5% par an, mais au lieu d'être investi dans la
modernisation de l’outil de production, l’argent est engouffré dans le
renforcement de l’arsenal militaire. Pour la seule année 2012, les budgets de
la défense devraient augmenter de près de 60%. Sans compter avec la corruption
galopante qui gangrène tous les échelons du pouvoir et spolie une population
dont le pouvoir d’achat se réduit comme peau de chagrin.

Quels défis la Russie doit-elle relever aujourd'hui ?

Avant tout : la démographie. Comme je le disais : la Russie
est un pays de rente et, surtout, vieillissant (on parle de 20 millions
d’habitants perdus à l’horizon 2040). L'espérance de vie diminue, la natalité
recule… ce qui entraîne naturellement une diminution de la population active.
Et comme le pouvoir est hostile à l’immigration économique, il y a un déficit
de ressources humaines. La Russie se paupérise et se voit de plus en plus
entourée de pays, certes moins riches, mais dont la population, jeune, croît
rapidement. Ce qui en fait une zone potentiellement explosive, une bombe à
retardement en quelque sorte, à la fois sur le plan économique et social.

Ce qui n'empêche pas une intégration de la Russie dans la
communauté économique mondiale !

En
décembre dernier, la Russie a en effet obtenu le feu vert des instances de
l'OMC pour rejoindre l’Organisation Mondiale du Commerce dans les six mois mais
si le pays veut rentrer dans le rang, il ne pourra s’exonérer d’un contrôle
accru de la part de la communauté internationale. A Bruxelles, beaucoup
s’inquiètent des risques d’instabilité de la Russie. Le pays souffre d’un mal que
les économistes appellent ‘’la malédiction des ressources naturelles’’ :
le paradoxe d’un pays riche en ressources mais où  les inégalités augmentent en raison d’une
piètre gouvernance politique... visiblement, ce n'est pas prêt de changer. 

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