Retraites, avance sur recette
S’il est réélu, Nicolas Sarkozy promet que les pensions de retraites seront versées, non plus le 8 mais le 1er de chaque mois… à partir du premier juillet. Cela change-t-il fondamentalement la donne ? Oui, mais plus pour l’administration que pour les bénéficiaires. Avancer le versement des pensions au 1er du mois rendra évidemment service aux retraités qui voient tomber certaines échéances à ce moment là. Par contre, le confort sera moindre pour les comptables du Trésor.
En quoi 7 ou 8 jours d'avance modifient le processus ?
Avant d’être versées aux ayants-droits, les prestations doivent être disponibles dans les caisses du régime général… et cet argent vient des cotisations versées par les entreprises et les salariés. Donc, soit on modifie le mécanisme de collecte des cotisations pour anticiper (et l'usine à gaz n'est pas loin), soit l'Etat avance l'argent ou demande aux caisses de retraites d'emprunter pour être prêts le premier du mois. Cette option se traduirait par un coût financier mal venu par les temps qui courent.
Donc, application difficile... et pas vraiment d'impact attendu en termes de pouvoir d’achat pour les retraités !
Déjà, la France n’est pas en reste en ce qui concerne le pouvoir d’achat de cette partie de la population. Depuis 2007, le minimum vieillesse a été revalorisé de 25%. La France est avec l’Italie, en valeur, l’un des pays européens les plus généreux… la seule différence étant que Rome, crise des finances oblige, est aujourd’hui obligé de réduire la voilure.
Pour revenir à la mesure annoncée hier, l’avance de quelques jours du versement des pensions rendra service aux retraités. Mais cette mesure fleure bon la dernière ligne droite de la campagne ! Ce n’est pas faire injure au Président-candidat que de souligner la cible choisie : une catégorie d'âge qui représente un foyer électoral évident. Après la banque pour les jeunes étudiants, voici l'avance sur recette pour les retraités... la vraie réforme n'est certainement pas là... celle qui doit réduire durablement les déficits de la protection sociale et éviter les luttes intergénérationnelles à l'heure où l'emploi se fait plus rare.
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