Relance économique en Europe, les contours du pacte de croissance
L’annonce de ce plan par le journal à grand tirage n’est pas anodine au moment où l’Espagne est présentée comme le prochain pays menacé de faillite. Dans les faits, Bruxelles planche sur ce schéma de relance globale discrètement depuis plusieurs mois dans la perspective du sommet européen qui se tiendra les 28 et 29 juin prochains à Bruxelles. On parle ni plus ni moins d’un ''agenda de croissance'' dont les principaux axes reposeraient sur un grand emprunt européen et un renforcement du rôle de la Banque Européenne d’Investissement.
200 milliards d’euros… où va-t-on chercher cet argent alors qu’on ne cesse de dire que les caisses sont vides ?
Le chiffre cité n’est pas confirmé par les instances européennes. En revanche, de nombreuses discussions ont lieu sur les moyens financiers nécessaires et, surtout, les outils à mettre en place pour assurer cette relance. Mais la connexion entre moyens et outils n’est pas encore faite (entendez : les discussions sont en bonne voie mais n’ont pas abouti. Donc : pas de précipitation). Maintenant, où irait-on chercher 200 milliards d'euros ? Certainement pas dans les caisses exsangues de l'Europe. Il s’agit plutôt de susciter l’investissement privé et de le garantir par les différentes structures publiques disponibles dont la Banque Européenne d’Investissement. Quant à la BCE, un petit geste en faveur d'une baisse des taux d'inétrêt serait le bienvenu. Mais il ne s’agit pas tant de trouver l'argent que de créer un cadre réglementaire adapté. Exemple concret : un gisement de croissance et d’emplois existe dans la fabrication de piles à combustibles pour les voitures de demain ?... Et bien charge aux Etats d’en garantir les conditions de développement sur le plan industriel. L’Europe n’a plus besoin de bétonnage ou de routes (ses infrastructures sont les meilleures au monde)... elle entend miser sur les technologies d'avenir qui mettront du temps à se développer mais sur lesquelles il faut absolument se positionner dès aujourd'hui.
Le sujet de la relance s’est de nouveau invité une nouvelle fois hier lors des meetings de François Hollande et Nicolas Sarkozy.
En réalité, François Hollande ondule sur la vague et bénéficie d’un heureux hasard de calendrier ouvert par les deux ''Super Mario'' de service : le Pdt du Conseil italien Mario Monti qui a annoncé il y a une quinzaine de jours le report de son plan de rigueur ; et le Pdt de la Banque Centrale Européenne Mario Dragui qui, en appelant à "un pacte de croissance" ne fait que dévoiler ce qui est en préparation à Bruxelles. Pour Nicolas Sarkozy, la cause est entendue... ! Hier à Toulouse, le candidat UMP a donc préféré axer son discours sur un autre enjeu économique de taille : la mondialisation. La construction du nouvel ordre mondial est en marche… il faut s’y préparer dès maintenant pour ne pas le subir… ambitieux à la veille de l’épilogue d’un scrutin national.
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