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Régimes spéciaux : le prix du compromis

Cette fois, la sortie de grève est bien en vue à la SNCF et à la RATP. Un calendrier de négociations a été fixé dans les deux entreprises jusqu’à la mi-décembre. Qu’est-ce qui finalement a permis de débloquer le conflit ?
Article rédigé par franceinfo
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Une ligne claire du gouvernement, qui, il faut le dire, n’a pas varié tout au long de la gestion de ce dossier : la fermeté sur les principes de la réforme, la souplesse sur l’application. Les principes : c’est l’allongement de la durée de cotisation, la décote, c'est-à-dire le malus pour ceux qui n’ont pas travaillé assez longtemps, et l’indexation des pensions sur les prix, comme pour les fonctionnaires et les salariés du privé. La souplesse, ce sont les compensations à négocier dans chaque entreprise. A la SNCF, il s’agit par exemple de la création de retraites complémentaires, de hausses de salaires pour les fins de carrière, ce qui va permettre d’augmenter le montant des pensions.

Mais finalement, est-ce que ces concessions ne vont pas annuler les économies qui sont visées par la réforme ?

Réforme en trompe l’œil ? La question sera évidemment posée quand on fera les comptes de tout ce qui va être obtenu dans les entreprises. Pour l’heure, le coût de ces « mesures d’accompagnement » est évalué à 80 millions d’euros par an. Alors que le statu quo aurait coûté à terme 500 millions de plus. Ce n’est donc pas une réforme d’affichage. Mais il y a un vrai changement dans le fait que l’entreprise va désormais garder ses seniors, alors qu’aujourd’hui ils sont remplacés par des jeunes. Ca va donc augmenter la masse salariale, la SNCF y consacrera une petite part de ses bénéfices. C’est tout à fait supportable mais quand la SNCF sera complètement ouverte à la concurrence, à partir de 2010-2012, ça peut lui poser un vrai problème de compétitivité face à des transporteurs privés qui n’auront pas les mêmes contraintes.

Est-la fin des régimes spéciaux ou leur remplacement par des régimes particuliers ?

Dans les faits, les cheminots ne vont pas d’un coup travailler quarante ans. Mais quand on sait que depuis un siècle les conducteurs partent à 50 ans, qu’ils vont être en poste deux ans et demi de plus, voire davantage pour ceux qui le souhaite, on voit bien qu’un changement s’amorce. Il y a des compromis mais ce qui constituait le noyau le plus dur de la réforme des retraites, réputé intouchable depuis 1995, a fini par bouger. L’impact économique n’est pas négligeable. Il est aussi symbolique et politique.

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