Référendum grec : oui, mais vite !
Dans cette affaire, on paye le retard pris sur les décisions concernant la dette grecque... il aurait fallu intervenir plus tôt pour éteindre l'incendie. Mais les regrets sont inutiles... à travers la perspective de ce référendum prévu dans les prochaines semaines, c'est la démocratie qui parle face au dysfonctionnement politique de l'Europe. Certes, le recours au référendum est largement légitime mais la manière dont Georges PAPANDREOU y a recours est contraire aux règles les plus élémentaires du fonctionnement de l'Union européenne. On est aujourd'hui au bord du précipice... pour se rassurer, on peut toujours se dire que les crises graves permettent d'avancer plus rapidement.
**Comment imaginer l'avenir alors qu'on ne connaît même pas la question qui sera posée lors de ce referendum ?
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Avant même de formuler la question, il faut décider d'agir vite. Si ce référendum doit avoir lieu, qu'il soit organisé immédiatement... inutile d'attendre le mois de janvier comme le propose le Premier ministre grec. Fini également les propos très diplomates (pour ne pas dire autre chose) du Président de la Commission européenne, José-Manuel BARROSO, ou ceux du Président de l’Union, Herman VAN RUMPUY, qui s'en remettent à la sagesse du peuple grec ! C'est beau mais très naïf. On en vient justement à la question qui pourrait être posée lors de ce referendum... il y a fort à parier qu'elle ne soit pas décidée par le seul Georges PAPANDREOU et que la communauté internationale y mettent sa patte. Ce qui pourrait être fait dès aujourd'hui à Cannes où se réunissent les pays membres du G20. Avant le début du sommet, deux réunions sur la Grèce sont prévues en fin d'après et en soirée autour notamment du Fonds Monétaire International. Georges PAPANDREOU est convoqué à la seconde réunion... on imagine déjà la difficile explication de texte qui va avoir lieu.
**N'est-il pas le moment de décider enfin une fois pour toute la sortie de la Grèce de la zone euro ?
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Ce serait une solution pour le pays mais pas pour l'Europe. Pour la Grèce, repartir de zéro avec une drachme dévaluée devra être assumé mais c'est sans compter avec l'effet domino que cela aurait sur les autres pays en difficultés qui s'engageraient sur la même voie et ferait exploser littéralement l'union monétaire. Cela, ni le Président Français Nicolas SARKOZY, ni la chancelière allemande Angela MERKEL ne veulent en entendre parler... nul doute qu'ils feront tout, dès ce soir, pour faire monter les enchères : l'épée de Damoclès étant l'annulation des 200 milliards qui ont déjà été mis sur la table. Impossible pour le pays qui ne s'en sortirait pas. Enfin, où l'on reparle du rôle de la Banque Centrale Européenne... doit-elle et peut-elle racheter l'intégralité de la dette grecque pour éviter le clash ?... le nouveau Président de la BCE Mario DRAGUI a justement pris la succession de Jean-Claude TRICHET hier... il se serait bien passé de ce baptême du feu.
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