Pourquoi Orange restera en Israël
Notre ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, se serait bien passé de cet épisode qui risque d’écorner très légèrement sa fameuse diplomatie économique.
Pour bien comprendre, reprenons le feuilleton. Lors d’une conférence de presse au Caire, en Egypte, mercredi, le patron d’Orange, Stéphane Richard, déclare qu’il ‘’aimerait revoir ’’ ses liens avec la société israélienne Partner, l’entreprise locale de télécoms qui utilise la marque Orange en vertu d’un accord signé en 1998.
Réaction immédiate côté israélien. La presse locale titre ‘’La face noire d’Orange ’’, le Premier ministre Benjamin Netanyahu monte au créneau, et à Paris l’ambassadeur d’Israël remonte jusqu’à l’Elysée pour demander des explications à l’Etat qui est actionnaire d’Orange à 25%.
Sur le fond, que reproche Israël à Orange ?
De céder aux pressions pro-palestiniennes ! Des Organisations non-gouvernementales ont récemment demandé à Orange de dénoncer les atteintes aux droits humains prétendument commises par le groupe télephonique Partner dans les territoires occupés.
Ces ONG estiment qu’en fournissant indirectement des services dans les colonies israéliennes en Palestine, Orange contribue à leur maintien. Or, ces colonies sont considérées comme illégales par la communauté internationale.
Est-ce à dire qu'Orange est considérée comme étant de parti pris dans le conflit entre Israël et la Palestine ?
Pour résumer, sans grossir le trait : les ONG accusent Orange de soutenir la colonisation, Orange est bien embêté, son président, Stéphane Richard s’emmêle les pinceaux au Caire en disant : ‘’on va mettre les choses au clair en quittant Israël ’’… ce à quoi l’Etat hébreux répond en mettant en branle sa machine diplomatique.
Indépendamment de l’aspect politique du dossier, Orange peut-il casser aussi facilement un accord de partenariat ?
Non. L’accord de licence qui permet au groupe israélien Partner de bénéficier de la marque Orange court jusqu’en 2025 et ne peut être résilié sur une simple décision unilatérale.
Orange cherche aujourd'hui à reprendre le contrôle de sa marque dans tous les pays où il n'est pas présent en tant qu'opérateur. Le numéro 2 d'Orange, Pierre Louette, assurait jeudi soir que le groupe ne quitterait pas Israël où il dispose d'un centre de recherches et d'une filiale de services pour médias en ligne.
Une occasion objective de sortir de cet imbroglio économico-polico-diplomatique.
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