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Ponctions fiscales : trois rendez-vous en une semaine

Jusqu'où le gouvernement pourra éviter d'employer le mot " rigueur " pour définir la politique des cinq prochaines années ? La question est plus que jamais d'actualité cette semaine.
Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Franceinfo (Franceinfo)

Avec trois échéances en l'espace de... trois jours. Aujourd'hui lundi : la publication de l'audit de la Cour des comptes censé donner une vraie photo de l'état de nos finances publiques ; demain mardi : le discours de politique générale du Premier ministre... enfin mercredi : la présentation en Conseil des ministres du projet de loi de finance rectificative... on saura une fois pour toute à quelle sauce fiscale nous serons mangés au cour du quinquennat. Dans le contexte actuel, le discours de politique générale aura évidemment une tonalité très économique et financière. Les grandes échéances électorales et les rendez-vous européens présentés comme cruciaux sont passés... on va entrer, enfin, cette semaine dans la " vraie vie " d'un pays qui a beaucoup de mal à colmater les brèches. Pour mémoire : jamais depuis 1974 un gouvernement n'est parvenu à équilibrer parfaitement les comptes publics.

Des brèches que ne manquera pas de souligner l'audit de la Cour des comptes rendu public ce matin...

Retrouver l'équilibre des finances publiques fin 2017 nécessite de trouver d'ici là 100 milliards d'euros...  pour la seule année 2012, il faudra récupérer entre 7 et demi et 8 milliards d'euros. A quoi on ajoutera la petite surprise que le ministre du Budget Jérôme Cahuzac a sorti de son chapeau ce week-end et que confirme le ministre de l'Economie Pierre Moscovici ce matin dans un entretien au Figaro : 1 milliard et demi d'euros de dépenses non financées par l'équipe sortante (en vrac : la prime de Noël pour les allocataires du RSA, certaines bourses d'étudiants ou encore des aides financières promises aux agriculteurs et pour l'instant toujours non payées). L'héritage a bon dos. Il y a du pain sur la planche mais de moins en moins de grain à moudre.

Peut-on attendre des surprises de cet audit ?

Non. La situation est déjà connue... on sait qu'avec la crise, la TVA et l'impôt sur les sociétés rentrent mal... la croissance de 0.4 % que prévoit désormais Bercy pour cette année ne suffira pas à relancer l'emploi... pour 2013, Pierre Moscovici table désormais sur 1 voire 1,3% mais plus sur 1,7. En réalité, l'audit commandé par François Hollande est destiné à créditer les décisions drastiques qui s'annoncent en terme d'imposition supplémentaire pour les particuliers, les entreprises... et les fonctionnaires qui vont voir leurs salaires gelés. Le Président de la Cour des comptes Didier Migaud donne simplement un chiffon rouge au Premier ministre qui s'emploiera à l'agiter demain dans l'hémicycle... et si le mot rigueur ne sera pas prononcé une seule fois, Jean-Marc Ayrault devra faire œuvre d'inventivité pour redonner confiance aux Français, ne pas leur cacher la vérité... sans dramatiser la situation.

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