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PME, du crédit à tout prix

De plus en plus d'entreprises ont des difficultés à trouver de l'argent auprès de leur banque, à tel point que certaines sociétés ont décidé de contourner l'obstacle.
Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Franceinfo (Franceinfo)

Tout ce qui est rare est cher ! En ce moment, c’est le cas du crédit. Confrontées à un contexte international tendu et au renforcement des règles prudentielles, les banques n’assèchent pas le crédit mais regardent à deux fois avant de prêter aux entreprises. Las de cette situation, une vingtaine de petites sociétés, certes cotées en bourse, mais contraintes de diversifier leur financement, ont décidé de prendre le taureau par les cornes en émettant un emprunt collectif. Baptisé « Micado France 2018 », le système répond à un objectif très simple : aller chercher de l’argent auprès d’investisseurs en échange d’un remboursement avec taux d’intérêt rémunérateur sur six ans. Les 21 entreprises concernées espèrent lever ainsi quelque 300 millions d’euros avant de se partager la mise.

Ces entreprises contournent ainsi les banques, c’est un nouveau système de financement accessible à tous ?

Attention, la vingtaine d'entreprises dont il est question sont toutes cotées en bourse (l'une des plus connues est la société MANITOU). Ces PME ou ETI (Entreprise de Taille Intermédiaire), emploient, en cumul, 25.000 salariés et forment l’équivalent d’une société du CAC 40. Ce n’est donc pas la petite entreprise familiale du coin. Mais l’initiative a au moins le mérite de lancer le débat : les banques seront toujours utiles mais d'autres sources de financement sont possibles.

C’est, clairement, du financement parallèle… cela ne présente aucun risque ?

Le crédit est un intermédiaire. Intermédiaire entre un prêteur (la banque) et un  receveur (l’entreprise). Sortir du schéma traditionnel du financement par les banques, c’est ce que les économistes appellent la ‘’désintermédiation’’. Cette dernière n’est pas sans risque car elle peut donner naissance à tous les excès si elle n’est pas régulée. Ces diversifications de sources de financements pourraient bien se développer à l’avenir, notamment pour s'éloigner de ce que certains appellent la dictature des marchés. Reste à savoir si les investisseurs seront toujours au rendez-vous.

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