Plus d'entreprises mais toujours moins d'emplois. Pourquoi ?
Deux chiffres montrent effectivement une reprise de l’entrepreneuriat l’année dernière. Selon l’Insee, après deux ans de repli, les créations d’entreprises ont augmenté de 0.2% en 2014 – 550.000 entreprises ont vu le jour sur un an.
Dans le même temps, selon cette fois le cabinet Altarès, les défaillances d’entreprises ont baissé de 0.8% et le repli s’est même accéléré (-5%) sur le seul quatrième trimestre pour attendre le meilleur chiffre depuis trois ans.
Comment expliquer ce paradoxe entre hausse des créations d’entreprises et progression du chômage ? Normalement plus d’entreprises, sous-entend plus d’emplois.
1/ Une entreprise qui vient de se créer n’embauche pas immédiatement. Avant de recruter, elle attend de voir si son affaire prend et si l’activité décolle. Cela est l’affaire de plusieurs mois, voire une ou deux années.
L’embauche ne se décrète pas sur un claquement de doigt. La seule vraie contrepartie que l’employeur attend pour embaucher ce sont des carnets de commandes, avant même toute aide fiscale.
2/ Plus de la moitié des entreprises créées l’an dernier ont été le fait d’auto-entrepreneurs (un métier = un emploi).
3/ Toutes ces entreprises ne survivent pas, faute d’un business model pertinent ou à cause d'une mauvaise gestion.
C'est un fait : proportionnellement, plus d'entreprises se créent, plus le nombre de défaillances risque d'être élevé dans l'année ou les mois qui suivent.
Ne pas se décourager
A cela on ajoutera le contexte d’instabilité et d’incertitudes économiques, la complexité et le poids de la fiscalité, les retards de paiements des grands donneurs d’ordre qui entament la trésorerie des petites entreprises.
Mais plus loin que ce cocktail ravageur, ne faut-il pas voir le verre à moitié plein plutôt qu'à moitié vide ? 550.000 entreprises créées l’année dernière, des jeunes bourrés d’idées, des start-up, des jeunes pousses qui ne demandent qu’à éclore.
Ce seul chiffre devrait interpeller nos dirigeants patronaux, syndicalistes et politiques car il montre la volonté créatrice et innovatrice des français, bien au-delà des mots, des postures, et des échéances électorales.
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