Pétrole, l'Iran joue les trouble-fête
Une réunion pour rien. Une quinzaine de pays producteurs – hors Etats-Unis, Chine, Norvège et Canada – se réunissaient pour décider d’un éventuel plafonnement de la production alors que l'offre est aujourd'hui surabondante au niveau mondial. L'objectif était de tenter d’enrayer la chute des cours du baril (perte de 65% depuis juin 2014). Objectif manqué... ce lundi matin en Asie, le baril perdait plus de 5% à 38 dollars.
Avantage pour le consommateur, mais…
Sur le fond, s'il est appréciable pour l'automobiliste, un pétrole sous-évalué n'est pas la solution. Il est nocif sur le plan environnemental car il détourne des énergies renouvelables plus chères, dangereux pour la paix dans certains pays qui tirent jusqu'à 80% de leurs ressources du pétrole, sans compter avec l’impact économique et social lorsque les groupes pétroliers et leurs sous-traitants sont contraints de réduire leurs budgets d’investissements, voire l’emploi.
Pourquoi cet échec ce week-end au Qatar
La les tensions géostratégiques sont intenses entre l’Arabie saoudite et l’Iran, les deux grands rivaux du Moyen-Orient. Riyad (Arabie Saoudite) chef de file de l’Opep, voulaient que tous les pays membres de l’organisation gèlent leur production. Or, l’Iran absente des discussions, a fait savoir qu’il refusait de stabiliser la sienne. Téhéran estime que limiter sa production entrainerait un manque à gagner au moment où le pays revient sur la scène internationale.
Poursuite des négociations
On a assisté ce week-end à une reprise des discussions entre pays producteurs. Reprise de contact nécessaire, rendez-vous économique, certes, mais aussi diplomatique. Aucune date n'est fixée pour une nouvelle rencontre mais les consultations vont se poursuivre en coulisses. En fond de décor, il y a l’émergence de la production du pétrole de schiste américain qui arrive sur le marché et perturbe la donne, loin d’être juge de paix.
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