Numérique, une dynamique pour la politique économique de François Hollande
Le dossier UberPop nous l’a rappelé avec force : le manque d’anticipation conduit à des situations inextricables. Faute d’anticiper, les pouvoirs publics subissent plus qu’ils n’accompagnent le mouvement. On ne peut pas dire que le gouvernement ait fait preuve d’une grande clarté sur ses ambitions en la matière. Les prochaines semaines et prochains mois vont lui permettre de se rattraper.
Deux lois en préparation
On va en reparler dès cette semaine car les derniers arbitrages doivent être rendus par Matignon. Nouveauté : le projet de loi signé Axelle Lemaire, la secrétaire d'Etat au Numérique, sera mis en ligne le 21 septembre pour consultation publique, l’objectif étant de passer à l’Assemblée nationale début 2016. Ce texte concerne essentiellement les contenus et la sécurité liée à l’ouverture des données. (Protection des données personnelles, non-discrimination, droits des usagers…)... Bref, on sera dans l’entretien des tuyaux du moteur sans savoir à quoi ressemble réellement le moteur. C’est l’ambition du deuxième texte en préparation chez Emmanuel Macron.
Ce qui intéresse Emmanuel Macron est de créer ce moteur et de faire en sorte qu’il tourne avec un rendement optimal. Il s’agit d’accompagner économiquement, financièrement et socialement cette transformation de l’économie. Créer un cadre qui permette à l’innovation de créer de la valeur. Financement des start-up et organisation du cadre social de ces jeunes entreprises qui se créent au fil de l’imagination et qui bouleversent les organisations traditionnelles. Cela sera aussi l’occasion de parler, aussi, du Code du travail. Dans l’entourage du ministre de l’Economie on ne sait pas encore sous quelle forme : une ou plutôt un guide des bonnes pratiques… le débat est ouvert et les consultations sont en cours. Les groupes de travail, déjà à l’œuvre, devraient rendre leurs premières conclusions en octobre.
Des projets fourre-tout ?
Les textes s’empilent depuis une décennie. 2004 : Loi de Confiance dans l’Economie Numérique ; 2014 : Loi pour une République numérique, etc… Il est temps de mettre un peu de cohérence pour ne pas avancer à hue et à dia en se faisant rattraper à chaque fois par l’innovation. Cela ne se fait pas sans tiraillements entre ministres. Ce n’est pas vraiment idylle entre Axelle Lemaire et Emmanuel Macron dans les couloirs de Bercy. Le juge de paix s’appelle Manuel Valls.
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