Nouvelle loi numérique, pour quoi faire ?
François Hollande est parti d'un constat : la croissance revient mais elle est trop faible. D'où l'assurance que les décrets de la loi Macron seront pris pour l'été. A part cela, rien de nouveau si ce n'est cette petite phrase : "je vais préparer une loi sur le numérique, tout ce qui est activités nouvelles, tout ce qui peut provoquer de l'emploi" .
Et revoilà la loi. La loi remède, potion magique pour relancer l'activité. Le ministère du "Redressement productif" qui avait été confié à Arnaud Montebourg n'est plus, mais l'esprit est toujours là : celui de l'économie que d’aucuns qualifieront d’administrée.
Que fait-on alors ? On ne bouge pas ?
Ce qu'attendent les entrepreneurs du numérique, les jeunes patrons de jeunes pousses (les start-up), bourrés d'idées et de talents, ce ne sont pas des lois mais plus de liberté et, disons-le clairement : plus d'argent. Or, le système aujourd'hui en France est loin d'être efficient. Par exemple, le site de co-voiturage BlaBlaCar, crée par des Français : une entreprise en croissance constante. Pour pouvoir naître, elle est allée chercher des fonds aux Etats-Unis. Trop de blocages en France. Les capitaux-risqueurs n'étaient pas au rendez-vous. Bilan : toute la valeur ajoutée dégagée par cette jeune entreprise française dynamique est aspirée par la Silicon Valley. Et on pourrait multiplier les exemples.
Certes, il y a le label French Tech et les incubateurs créés par la secrétaire d'Etat à l'économie numérique Axelle Lemaire. BPI France (la banque publique d'investissement) fait aussi beaucoup pour aider la création d'entreprise. Mais le problème est celui des levées de fonds massives.
"Plus d'argent et de libertés", dites-vous... n'est-ce pas la porte ouverte à des dérives de toutes sortes ?
Il faut réguler, mais la régulation ne passe pas systématiquement par la loi. Mettre de l'huile dans les rouages, c'est notamment faciliter les relations entre jeunes-pousses et grandes entreprises, créer des ponts entre les universités et le monde entrepreneurial. Finalement, c’est surtout affaire de bon sens et de signaux clairs qui donnent envie d'entreprendre. Lors de son interview télévisée du 14 juillet, François Hollande aurait certainement gagné à être plus précis en la matière.
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