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Muguet du 1er mai, un vrai business

Le 1er mai, fête du travail mais aussi du traditionnel brin de muguet. Au-delà de l’aspect porte-bonheur et romantique, il y a le côté business finalement très peu connu.
Article rédigé par Lise Jolly
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5 min
  (Le muguet : un business © Maxppp)

Pour bien apprécier le phénomène, il suffit de se pencher sur les données du 1er mai 2014. Elles sont très précises car recensées par les organisations professionnelles dont les cultivateurs de la région nantaise (en Loire Atlantique) qui fournissent 80% des brins de muguet vendus dans l’hexagone.

 

Que disent les chiffres

 Reflet de la crise, le marché est en baisse depuis 2 ou 3 ans mais l’année dernière, pour le jour de la Fête du Travail, le muguet que les Français ont acheté a rapporté la modique somme de 26 millions et demi d’euros.

Ces chiffres de l’institut TNS-Sofres n’incluent pas les ventes sauvages sur le bord des routes.

Grosso modo, 60 millions de brins sont vendus chaque année en France. A raison d'1 euro 50 par brin, le marché s'élève à 100 millions d’euros (90 millions pour le muguet fleuriste ; 10 millions pour le muguet sauvage).

On est bien loin de la tradition qui remonte au XVIème Siècle. Elle perdure depuis le 1er mai 1560 grâce au roi Charles IX à qui les producteurs nantais venaient d'offrir un bouquet. Il a décidé d’élargir cette pratique à tout le royaume.

 

Affaire de gros sous aujourd'hui... tous les vendeurs font les mêmes bénéfices ?

Non. Pour les vendeurs à la sauvette, c’est ‘’tout bénef’’. Ces commerçants d’un jour ne paient ni taxes ni impôts. Ce qui n’est pas le cas pour les jardiniers et fleuristes dont c’est le métier à l’année.

Le brin revendu 1 euro 50 est négocié au marché de Rungis aux alentours de 45 centimes. Pour les professionnels, la marge peut paraître importante mais il faut rémunérer le personnel (6000 personnes dont 4000 saisonniers), payer les charges, etc…

 

La tradition remonte au XVIème Siècle mais, aujourd’hui, la vente du muguet est plus liée à une symbolique sociale et syndicale

 La tradition s’est exportée aux Etats-Unis en 1886. La clochette  remplace alors l’églantine rouge, symbole de la lutte des syndicats ouvriers à Chicago.

Elle revient en France à l’occasion de la journée chômée instaurée le 1er mai 1889 et la vente sur la voie publique est libre depuis 1936.

C'est même devenu un vrai business, aussi, pour le Parti Communiste Français. Les militants qui proposent le muguet au coin des rues rapportent chaque année environ 600.000 euros dans les caisses du parti. Cela représente 10% des souscriptions annuelles. Vive le 1er mai.

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