Moneo brise le quasi monopole des tickets restaurant
Dès le 1er janvier 2013 : les entreprises qui le souhaitent pourront simplifier cette procédure en mettant à disposition de leurs employés non plus des coupons papier mais une carte, l'équivalent d'une carte bancaire. Elle s'appellera " Moneo Resto ", créée comme son nom l'indique par le groupe Moneo que l'on connaît déjà pour le porte monnaie électronique ou encore la carte dont les étudiants se servent pour consommer dans les restaurants universitaires du CROUS.
Qu' apportera réellement de plus cette carte par rapport aux tickets repas que l'on utilise aujourd'hui ?
Pour le salarié, pas grand chose si ce n'est le côté pratique d'une carte au lieu d'une souche de papier. Certes, c'est un rectangle plastique de plus dans le portefeuille qui en est déjà généralement bien pourvu mais l'utilisalisation sera beaucoup plus pratique. Finalement, les réels bénéficiaires seront les entreprises et les restaurateurs. Les entreprises clientes verront les contraintes administratives simplifiées... (fini le casse tête du DRH et de ses assistantes contraints tous les mois de dispatcher les bouts de papiers rectangulaires dans les différents services de l'entreprise). Autre avantage, et non des moindres : le coût de gestion sera 20% inférieur au système actuel, ce sont surtout les petites sociétés qui vont apprécier. Enfin, à l'autre bout de la chaine, le grand gagnant sera le restaurateur qui doit attendre aujourd'hui une trentaine de jours avant d'être remboursé de la contre valeur du repas... avec sa nouvelle carte, Moneo promet un remboursement du restau dans les 48 heures. Gagner un mois de trésorerie est important à l'heure où le rallongement des délais de paiement pose de plus en problème aux entreprises.
Si ce système présente tant d'avantages, pourquoi ne l'a t-on pas mis en place avant ?
Et bien Monéo prend ses concurrents de vitesse. Aujourd'hui, le marché des tickets restaurant est détenu par 4 opérateurs : SODEXO, NATIXIS, CHEQUES DEJEUNER et EDENRED. Ces derniers ont bien pensé à l'évolution technologique mais attendaient un changement de réglementation. Or, après enquête, Monéo (qui devent donc le cinquième opérateur) s'est aperçu que le cadre réglementaire actuel n'interdisait pas la " dématérialisation " de ce genre de titre de paiement. Il s'est enfoncé dans la brèche. Les tickets restau papier existent en France depuis cinquante ans alors que la carte existe déjà en Turquie, en Slovaquie, au Brésil ou en Espagne. Le marché français pèse 5 milliards et demi d'euros et progresse de 3 à 4% par an... les études montrent que la dématérialisation est un facteur de croissance supplémentaire de 1 à 2 pts... Monéo vise 10% du marché d'ici 2017. Comme chaque fois que l'on bouscule un marché : ça fait réagir... on attend maintenant de voir la réaction des quatre opérateurs historiques.
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