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Modernisation de l'Action Publique, une RGPP édulcorée

Le gouvernement entend renforcer l'action de l'Etat en l'optimisant et en la rendant moins coûteuse. Jean-Marc Ayrault a présenté son plan hier (la Modernisation de l'Action Publique). Des mesures pour l'instant peu engageantes.
Article rédigé par franceinfo
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On a assisté hier à un numéro de passe-passe entre une MAP remplie de bonnes intentions et une RGPP mal ficelée et inachevée. La Modernisation de l'Action Publique signée François Hollande fera-t-elle mieux que la Révision Générale des Politiques Publiques version Nicolas Sarkozy ? L'épreuve du temps sera nécessaire pour départager les deux. La Modernisation présentée par Jean-Marc Ayrault doit permettre de récupérer 60 milliards d'euros durant le quinquennat (10 milliards sur la seule année 2013) là où la Révision sarkozyste, certes effectuée à la serpe et en utilisant des cabinets d'audit privés, a permis d'économiser concrètement environ 7 milliards d'euros dans le train de vie de l'Etat. Ce matin, la comparaison s'arrête là, car hier le Premier ministre s'est engagé mais n'a rien précisé. 40 politiques publiques (dont les aides aux entreprises, au logement et la politique familiale) vont être évaluées en 2013 et toutes les autres progressivement d'ici à 2017.

Jean-Marc Ayrault a quand même clairement affiché sa volonté d'abandonner la politique du chiffre en associant administration, élus et agents de l'Etat !

La RGPP a traumatisé beaucoup de fonctionnaires, la MAP les rassurera peut-être mais rien n'est gagné. Dans les faits, quand on gratte un peu la démarche suivie par Matignon, on s'aperçoit qu'à défaut de réelles réductions de dépenses (ce qui est la véritable solution pour rééquilibrer les finances publiques) on a en creux une hausse d'impôts qui ne dit pas son nom. Prenons l'exemple des aides aux entreprises. L'ambition du gouvernement n'est pas de réduire la dépense de l'Etat mais de réduire les réductions d'impôts. Pour une société voir ses avantages fiscaux diminuer d'un côté, c'est – mathématiquement – constater une hausse d'impôts de l'autre. C'est du Gérard Majax.

Et que faites-vous de la suppression de la centaine de commissions jugées inutiles ?

Là encore on est dans l'affichage car ces structures ne disposent généralement d'aucun effectif ni de budget de fonctionnement, elles viennent se greffer sur des administrations déjà existantes. Malheureusement, une nouvelle fois, il est à craindre que rien ne se fera sans la pression des marchés financiers. Sur ce point, l'Elysée et Matignon doivent faire très attention... pour l'instant on se félicite d'emprunter à des taux très bas, voire négatifs pour rembourser notre dette mais le petit nuage sur lequel on évolue en ce moment pourrait se dissiper rapidement.

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