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Mobilité de l'emploi et salaire minimum, l'Europe relance le débat

La Commission européenne vient de rendre publiques ses propositions pour relancer l’emploi en Europe. Des propositions de décapantes.
Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Franceinfo (Franceinfo)

Ce rapport répond aux grandes capitales européennes qui avaient demandées aux fonctionnaires de Bruxelles de plancher sur la délicate question de l’emploi mais aussi des salaires… l’objectif étant de relancer le débat au moment où l’Union européenne cherche à faire redémarrer une croissance en berne. Il faut savoir que depuis le début de la crise en 2008, l’Europe a perdu 4 millions et demi d’emplois nets et continue de creuser son retard, non seulement sur les Etats-Unis mais aussi sur les pays émergents. Le taux de chômage dépasse désormais 10% en Europe et à travers le document présenté hier, Bruxelles veut marquer les esprits. Mais la Commission ne peut rien imposer… elle ne fait que proposer aux Etats, aux pouvoirs nationaux qui, seuls, disposent du pouvoir d’action.

C'est donc un rapport "non contraignant". Que propose-t-il ?

Outre la baisse des charges sociales patronales qui seraient compensées par la TVA, un impôt vert ou des taxes foncières, Bruxelles suggère de coordonner les politiques de l’emploi sur le modèle de ce qu'elle fait en matière de politique budgétaire. La Commission est radicale et avance sur deux chemins minés… le premier est celui de la mobilité des travailleurs en Europe. Pour créer un marché unique du travail comme aux Etats-Unis, il faut en finir avec les restrictions d’emplois touchant les travailleurs Roumains et Bulgares (persona non grata dans neuf pays européens, dont la France, jusqu’en 2014). Par ailleurs, alors que la France accueille aujourd’hui un peu plus de 2% de travailleurs migrants d’autres pays européens,  Bruxelles propose d’ouvrir les emplois publics nationaux à tous les ressortissants de l’Union, à quelques exceptions relevant de la justice.


Deuxième chantier "miné" : les salaires.*

La Commission propose un salaire minimum national qui serait différencié selon les branches professionnelles. Les minima par branche sont en vigueur aujourd’hui en Italie… idem en Allemagne mais uniquement pour moins de 70% des travailleurs… seule la France propose un salaire minimum toutes branches confondues (le SMIC). Bruxelles part du principe que si un salaire bas représente un avantage compétitif à court terme, il est suicidaire à long terme car il freine la demande. Il faut donc le généraliser mais en laissant la possibilité aux différents métiers de décider de son niveau.
Le SMIC à la française battu en brèche au nom du drapeau bleu étoilé… pas sûr que le sujet aide les candidats à la présidentielle à défendre l’idéal européen pendant les quelques jours restants de la campagne électorale.

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