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Métiers d'art, métiers d'avenir

Les dixièmes journées européennes des Métiers d’art se tiennent du vendredi 1er au dimanche 3 avril. L’occasion de découvrir un secteur qui se porte plutôt bien en France
Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (illustration prétexte © Maxppp)

Les métiers d’art, ce sont tous ces petits boulots, ces artisans, les ateliers divers et variés dans une foultitude de métiers. Ce sont aussi les « petites mains » et les sous-traitants qui travaillent pour les grands du luxe comme LVMH, Hermès, L’Oréal, etc… 1500 milliards d’euros. C’est le poids du marché du luxe dans l’économie mondiale et dont l’Europe tire un large profit puisqu’elle apparaît comme le leader incontesté du secteur. En France, cette industrie est défendue par le Comité Colbert qui regroupe 78 maisons de luxe tricolores les plus prestigieuses et qui portent nos couleurs partout dans le monde

 

Un succès français

 Le succès français s’explique par un subtil maillage entre culture et économie. La culture du raffinement, de la courtoisie et de la littérature du Moyen-âge. Essai transformé aux XVIIème et XVIIIème siècles et que les artisans et entreprises de toutes tailles ont su perpétuer au fil des siècles. Nous avons une petite industrie de qualité liée à une tradition et un patrimoine de savoir-faire. La France a essaimé partout en Europe. Un million et demi d’emplois en dépendent sur le continent. La clientèle préfère acheter cher un produit estampillé France produit en Europe car elle le sait de qualité. Le secteur s’en sort en grande partie grâce aux marchés émergents, très demandeurs des grandes griffes que je citais. Forte de cet argument, l’industrie du luxe - grande et petite - attend des autorités françaises et de Bruxelles, non pas des subventions, mais un encadrement juridique qui permette d’éviter une fuite vers les pays à bas coûts de main d’œuvre

 

Pays émergents : entre opportunités, débouchés et risques

C'est la fameuse concurrence des pays émergents par le biais de la contrefaçon – qui représente 50% des saisies douanières en France. Les émergents sont forts sur le plan industriel mais n’ont pas de marques. Il n’y a pas encore de griffe de luxe chinoise ou brésilienne... d'où les copies permanentes. Enfin, alors que le chômage bat des records, il est très difficile aujourd’hui de recruter des jeunes attirés par ces métiers. C'est tout le paradoxe, et le plus gros défi des professionnels du luxe aujourd’hui : restaurer la fierté de toute une filière industrielle.

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