Matteo Renzi, bilan d'un an de gouvernement
Le 22 février, l'ancien maire de Florence, tout juste élu à la tête du Parti Démocrate de centre gauche, prêtait serment pour devenir, à 39 ans, le plus jeune Premier ministre de l'Union européenne.
Souvent comparé à Manuel Valls, celui qui, en un an, aura posé plusieurs fois la question de confiance au Parlement pour faire taire les frondeurs, s'est présenté dès le début de son mandat comme le "rottamatoré" (le "démolisseur", le casseur de la vieille Italie). En février 2014, il se donnait 100 jours pour agir... en juin, vu l'ampleur de la tâche, les délais étaient portés à 1000 jours.
Quel est le chemin parcouru depuis ?
Dès son arrivée au pouvoir, Matteo Renzi avait promis une réforme par mois, mais les effets d'annonce n'auront pas tenu longtemps avec un dixième de ses promesses tenu, au dire d'économistes qui se sont penchés sur la question. Dans la lourde machine administrative italienne, le jeune chef de gouvernement a quand même marqué les esprits avec deux gros chantiers : la réforme de la loi électorale pour plus de stabilité politique (avec un beau coup de boutoir porté contre le Sénat et le bicamérisme), et le "Job Act", l'introduction d'une plus grande flexibilité du travail pour favoriser les CDI (contrats à durée indéterminée) par rapport aux contrats précaires et donnant aux entreprises la possibilité de licencier facilement pendant les trois premières années en échange d'une protection renforcée des salariés au fil des ans. Ce qui lui a valu les yeux doux de la chancelière allemande Angela Merkel.
Peut-on déjà mesurer les effets sur le plan économique ?
Un an, c'est évidemment trop court pour remettre en route une machine grippée. L'Italie sort péniblement de trois ans de récession avec un taux de chômage parmi les plus hauts d'Europe culminant à 13 et demi% de la population active, et une dette s'élevant à plus de 130% de la richesse produite. Mais, les efforts devraient payer avec une croissance attendue de 0.6% cette année et 1,3% en 2016 selon l'OCDE. D'autant que d'autres réformes sont dans les tuyaux : le découpage territorial, l'administration publique et la justice.
Si, en un an, il a fait descendre dans la rue beaucoup d'italiens mécontents ou victimes de la rigueur, Mattéo Renzi incarne cette nouvelle gauche qui se veut pragmatique face aux nouveaux enjeux économiques, au risque de s'attirer les foudres de son propre parti. Il a gagné l'image d'un réformateur mais rejoint le club des dirigeants qui inquiètent certains sur une possible dérive autoritaire.
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