Les enjeux de l'immigration économique
Membre de l'Union européenne depuis 2007, la Roumanie attend toujours de pouvoir intégrer pleinement l'espace Schengen de libre circulation des citoyens. Si les projecteurs sont tournés en ce moment vers Bucarest, bien d'autres pays sont concernés par les vagues de migrants candidats à l'exil en Europe et à fortiori en France.
Environ 200.000 personnes entrent chaque année régulièrement sur le sol français. Selon les chiffres officiels publiés hier par le Secrétariat général à l'immigration et à l'intégration, 2 millions 600.000 étrangers détenaient en 2012 un titre de séjour dans l'hexagone. Fait nouveau : l'immigration familiale et humanitaire progresse alors que l'immigration économique et étudiante recule.
Qu'entend-on exactement par "immigration économique" ?
Les étrangers autorisés à séjourner en France pour motifs économique sont essentiellement des travailleurs saisonniers, des bénéficiaires d'une autorisation provisoire de travail et les travailleurs permanents. La baisse des entrées pour motif professionnel est imputée à la crise, et celle des étudiants à une circulaire de l'ancien ministre de l'Intérieur Claude Guéant, montré du doigt pour avoir compliqué leur passage à la vie active en fin d'études. L'immigration économique est pourtant jugée cruciale aujourd'hui par de nombreux observateurs et chefs d'entreprises qui souhaitent avant tout dépolitiser le débat.
D'autant plus difficile en cette période de chômage record*
L'immigration contribuant à la prospérité économique... l'argument est immédiatement diabolisé mais il mérite d'être étudié sérieusement, ne serait-ce que face au vieillissement de la population. Certains travaux montrent que sans changement de politique, pour maintenir les flux de redistribution des actifs vers les inactifs en France, il faudra bientôt "importer" 920.000 personnes par an. En d'autres termes, après avoir réglé notre problème d'employabilité (toutes ces entreprises qui ne demandent qu'à embaucher mais ne trouvent pas les bons candidats faute de formation), un flux migratoire bien maitrisé mettrait de l'huile dans les rouages. Nous en sommes encore loin.
Un projet de loi sur l'immigration est en préparation et devrait être présenté à l'automne
Un des accents sera mis justement sur l'immigration étudiante qui représente aujourd'hui 1/3 de l'immigration économique en France. Comment former les futures élites ? Faut-il favoriser ou non les candidats des pays émergents ? Autant de questions posées alors que le nombre d'étudiants étrangers accueillis a baissé de 12% en 2012. Les 3 milliards d'euros dépensés chaque année pour gérer l'immigration estudiantine attendent toujours un meilleur retour sur investissement.
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