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LEGO devient numéro 2 mondial du jouet

Gros plan sur l'industrie du jouet. Le secteur se porte plutôt bien. En témoigne notamment la marque LEGO qui ne cesse de gagner des parts de marchés, sans pour autant faire d'ombre aux plus petites structures, dont les fabricants français.
Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5 min
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C'est peut-être un
des effets de la crise : le besoin de parents stressés de replonger dans leur
tendre enfance en offrant à leur progéniture la possibilité de reconstruire un
monde meilleur avec les petites briques en plastique. Le danois LEGO vient de
ravir à l'américain HASBRO la deuxième place de fabricant de jouets au monde.
Il se rapproche de la plus haute marche du podium occupée par un autre
américain : MATTEL. Au premier semestre, LEGO a vu son bénéfice progresser de
près de 20% à 3,3 milliards d'euros.

Comment expliquer
cette bonne performance ?

Après des années
2003 et 2004 difficiles, le groupe s'est redressé notamment grâce au marché
asiatique qui progresse de 50% par an. LEGO, c'est aussi l'innovation,
l'invention et la provocation avec sa gamme de produits pour filles (les Légo
Friends) qui s'attire les foudres des féministes... ça fait du buzz et ça
marche.

Est-ce que cela
laisse de la place au jouet français qui, en général, bénéficie d'une bonne
réputation ?

Nous ne sommes pas
à la traîne. Le marché du jouet français est le premier en Europe devant le
Royaume-Uni. L'hexagone compte une bonne vingtaine de fabricants avec certains
qui, c'est vrai, ont connu ou connaissent des difficultés : SMOBY (racheté par
les allemands il y a quelques années), MECCANO dans le Pas de Calais... ou
encore PAPO, OUAPS. C'est un chiffre d'affaires de 3 milliards d'euros qui
progresse de 2 à 5% par an. Et puis il y a les enseignes de la distribution :
JouéClub, la Grande Récré, le Nain Bleu. En termes de consommation, les ménages
français consacrent au jouet 10% de leurs dépenses de loisirs (environ 200
euros par an). Ce dynamisme s'explique par la bonne qualité de nos produits
(les jouets en bois du Jura ont la cote)... mais c'est aussi le résultat de la
forte natalité française... d'où l'importance d'avoir une bonne politique
familiale, ça fait aussi marcher l'industrie.

Vous parlez
d'industrie... peut-on innover autant dans le jouet que dans d'autres secteurs
?

C'est une obligation car le consommateur est toujours plus exigeant et
la technologie va toujours plus vite. Comme internet révolutionne la
distribution et le commerce, demain, ce seront les imprimantes 3D (3
dimensions) qui nous permettront de fabriquer nos jouets à la maison. Cela
s'anticipe dès aujourd'hui et puis ce seront de nouveaux métiers demain. Les
fabricants cherchent des designers et des ingénieurs sécurité, vue l'inflation
des normes. Nos enfants sont loin de savoir ce que cache l'objet de leurs rêves.

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