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Le Qatar sans le sou

On a du mal à y croire mais le richissime Qatar pourrait être en déficit budgétaire l’année prochaine. Que se passe-t-il donc au royaume du pétrole ?
Article rédigé par Lise Jolly
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Les gratte-ciels du centre-ville de Doha, symbole de la puissance financière de l'émirat © MaxPPP)

C’est simple : l’or noir ne fait plus recette. Ou très mal. Tous les pays du Golfe, ou presque, sont touchés à plus ou moins grande échelle par la baisse du brut.

Le fait de voir le Qatar dans une telle mauvaise passe – en Europe, il ne pourrait même pas remplir les critères de Maastricht… –, c’est très marquant pour ce riche émirat qui prévoit d’investir 200 milliards de dollars (180 milliards d’euros) dans de gigantesques projets d’infrastructures, notamment pour la Coupe du Monde de football en 2022.

 

Quel impact pour l’économie du pays ?

 

Son déficit budgétaire pourrait atteindre 5% de son PIB (le Produit Intérieur Brut qatari s’élève à environ 200 milliards de dollars), du jamais vu depuis 15 ans. Et ce, avec une croissance économique attendue de 7,5% en 2015.

On serait tenté de dire : quel gâchis par rapport aux efforts que nous devons fournir en France avec notre petit 1% de croissance et nos 3,8% de déficit.

 

La baisse des prix du pétrole est-elle la seule explication ?

 

Depuis la mi-2014, la chute du prix du baril a fait perdre à l’ensemble des pays du Golfe 270 milliards d’euros. Or, le pétrole représente 60 à 70% de l'économie qatarie avec le gaz.

En cause également, la gestion budgétaire. Jusqu’à présent, le Qatar s’est reposé, non pas sur ses lauriers, mais sur ses puits de pétrole et gaziers. L’argent facile a coulé à flot et patatras, retour de conjoncture.

 

Quelles conséquences maintenant ?

 

Pour le Qatar, ce déficit réduit la une marge de manœuvre du pays pour faire tourner une administration très lourde : 70% des emplois nationaux sont des fonctionnaires.

Ce déficit a aussi des conséquences extérieures. L’Agence Internationale de l’Energie vient de confirmer que les Etats-Unis étaient désormais le premier producteur de pétrole du monde grâce aux hydrocarbures de schiste. Les pays membres de l’OPEP sont en perte de vitesse évidente, ce à quoi le Qatar répond par des investissements ailleurs dans le monde pour faire face à l’après-pétrole.

Le déficit budgétaire du Qatar attendu pour 2016 est finalement bien peu de choses pour un pays qui, malgré tout, a encore de belles réserves. Mais il est symptomatique de la redistribution des cartes qui est en train de se jouer sur le plan géopolitique mondial.

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