Le gouvernement abat ses dernières cartes pour séduire Bruxelles
C'est une belle opération de communication et de déminage à laquelle s'est livré le ministre de l'Economie, porte-parole social-libéral décomplexé d’un gouvernement désireux d’abattre ses dernières cartes pour convaincre l’Europe du bienfondé de sa politique.
Il ne doit pas y avoir de tabous sur l'assurance chômage... lançons un grand plan de réformes et d'investissement... la donne doit changer en six mois. Seulement voilà, comment réussir en un semestre ce qui n'a pas été fait en 2 ans ?
Nous verrons ce qu'en pense la Commission européenne qui se penche mercredi sur notre projet de budget 2015
Avec le risque d'un rejet par la Commission, du moins dit-on
Soyons précis. La Commission européenne ne peut pas retoquer le budget en l’état. Elle ne peut que proposer au Conseil des ministres des Finances de la zone euro de faire revoir éventuellement sa copie à Paris avec sanctions financières à la clef si la correction n’est pas suffisante.
Arrêtons les fantasmes. Rien de tout cela ne se produira. L’Europe ne peut pas s’en prendre frontalement à sa deuxième puissance économique et lui imposer une pénalité équivalente à 0.5% de son PIB. Infliger à la France une amende comprise entre 7 et 8 milliards d’euros n’aurait aucun sens dans le contexte actuel, et ne ferait que renforcer l’image déjà suffisamment désastreuse d’une Europe punitive.
Fantasme aussi une éventuelle dégradation de la France par les agences de notation ?
Cette question est plus délicate. Vendredi 10 octobre, Standard and Poor's a, certes, laissé sa note inchangée mais en la plaçant sous perspective négative. Pour reprendre l’image de l'économiste Jean-Paul BETBEZE, l'économie française tient grâce au principe d'Archimède "tout corps plongé dans un fluide subit une force verticale dirigée de bas en haut". Interprétation : notre économie est actuellement plongée dans la mer des liquidités mondiales. Ces liquidités mises en circulation par les banques centrales et qui permettent aux investisseurs de nous prêter à bon compte pour rembourser notre dette. Ce n'est donc pas la signature de la France qui nous tient à flot mais un confortable matelas d'argent disponible. Quand ce matelas commencera à se dégonfler, la donne pourrait bel et bien changer.
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