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Le G20 à l'heure grecque

Les européens sont donc soulagés ce matin au lendemain des élections législatives en Grèce. Les deux partis favorables aux mesures d'austérité - Nouvelle Démocratie et le Pasok - pourraient obtenir une majorité parlementaire mais cela ne règle en rien la crise. La crise sur laquelle va se pencher le G20 réuni aujourd'hui et demain au Mexique.
Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Franceinfo (Franceinfo)

Les chefs d'Etat et de gouvernement des 19 pays les plus riches, plus l'Union européenne, se retrouvent dans un contexte très difficile et même si elle n'est pas officiellement inscrite à l'ordre du jour de la réunion, la situation en zone euro sera dans tous les esprits. Elle fera l'objet d'intenses discussions en coulisses. Par leur vote, même si pour beaucoup ce fut à contre cœur, les grecs ont montré leur attachement à l'euro considéré comme une planche de salut... mais tout reste à faire.

La Grèce ne sera pas la seule préoccupation du G20.

Non. Il y a l'Espagne, le Portugal, l'Italie... avec un point commun : la dette détenue par les grandes économies mondiales et qui représente pour ces dernières une véritable bombe. Si on regarde ce que l'on appelle "le solde primaire" de certains pays (le solde primaire c'est la situation budgétaire d'un Etat - la différence entre recettes et dépenses - hors charge de la dette), on voit que la situation est moins désespérée qu'on ne le dit. Certains pays comme la Grèce ou l'Italie présentent un solde primaire pratiquement à l'équilibre (légèrement déficitaire pour la Grèce ; légèrement excédentaire pour l'Italie). C'est le grand paradoxe : des économies qui ne tournent pas trop mal qui se retrouvent piégées par leurs emprunts. Finalement, le poids de la dette repose sur les pays qui leur prêtent l'argent.

***Mais quel intérêt ces pays ont-ils d'acheter de la dette d'autres Etats ?


Il y a plusieurs raisons. D'abord le placement d'argent dont certains pays ne savent plus quoi faire. Regardez la Chine... elle dispose aujourd'hui d'un trésor de quelque 3.000 milliards de dollars de réserves de change... Pékin a donc tout intérêt à diversifier ses placements et ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier. Autre cas : pourquoi l'Allemagne arrive aujourd'hui à emprunter à taux zéro ? Et bien tout simplement parce que les investisseurs préfèrent prêter sans intérêt à un pays dont l'économie est jugée saine, avec l'assurance finale de retrouver leur mise. On comprend mieux pourquoi les investisseurs n'ont aucun intérêt à voir les dettes des pays en difficulté annulées ou restructurées car ce sont leurs propres économies qui en pâtiraient. Aujourd'hui, la Chine ne veut plus investir en Europe jugée trop risquée... idem pour les riches pays du golfe. Au G20 jusqu'à demain, les discussions seront menées tambour battant sur l'air du "je te tiens, tu me tiens par la barbichette".

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