Le crédit devient difficile pour les entreprises et les particuliers
La BCE a interrogé quelque 120 établissements financiers en Europe, et la Banque de France a regardé d’un peu plus près ce qu’il en était dans l’hexagone. Au quatrième trimestre 2011, ce que l’on appelle les « conditions du crédit » (montant des prêts accordés, leur durée, les taux d’intérêt et les frais de dossier), se sont dégradées, et la tendance va se poursuivre dans les prochains mois. Concrètement : 35% des banques interrogées en Europe reconnaissent avoir fermé progressivement le robinet du crédit aux entreprises ; 29% en ce qui concerne les ménages. Elles invoquent l’assombrissement de la conjoncture économique et la crise de la dette en zone euro. Les banques continuent à être surveillées de très près par les marchés financiers et ont du mal à trouver les liquidités nécessaires.
En décembre, la Banque Centrale Européenne leur a prêté 500 milliards d’euros à des conditions très avantageuses. Qu'ont-elles fait de cet argent ?
500 milliards effectivement... et on n'a pas tout vu car les banques pourraient demander deux fois plus à l'établissement francfortois ce mois-ci.
L’argent que la BCE leur a prêté... elles en ont déjà remboursé une partie. Ensuite, elles s'en sont servies pour racheter de la dette des pays en difficulté dans la zone euro. Et puis cet argent est bienvenue au moment où la législation internationale impose aux banques de renforcer leurs fonds propres pour supporter un éventuel nouveau coup de grisou. Quant au crédit, les prêteurs regardent à deux fois avant de dire oui à l'emprunteur. Face à la récession qui menace, les projets de financement sont étudiés avec beaucoup plus d’attention qu’auparavant et le moindre doute est source de refus. (Difficilement compréhensible, c'est vrai, aux yeux de certains petits entrepreneurs qui trouvent leur conseiller bancaire un peu sévère).
Et ce phénomène va durer longtemps ?
BCE et Banque de France s’attendent à un premier semestre 2012 difficile. Et puis il faut savoir que les entreprises sont-elles mêmes frileuses (dans le contexte actuel de crise : les demandes de crédits baissent). Enfin, message plutôt positif : les chiffres disponibles auprès du Médiateur du Crédit montrent que la source n’est pas tarie (les banques n’ont aucun intérêt à couper les vannes car le crédit leur permet de fidéliser la clientèle et c’est très précieux par les temps qui courent). Je disais tout à l’heure que 35% des banques avouent avoir resserré les conditions de crédit pour les entreprises au quatrième trimestre 2011. Sachez qu’à l’aube de la crise de 2008, ce chiffre atteignait… 60%. Aujourd'hui, c'est presque deux fois moins... on croise les doigts.
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