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Le Brexit complique les procédés industriels d'Airbus

Les places financières continuent de réagir au Brexit. Les valeurs bancaires sont parmi les plus attaquées et les industriels sont aussi directement frappés sur le plan de la production, à l’image d’Airbus
Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Quelles conséquences du Brexit sur l'avionneur Airbus ? © M.ASTAR/SIPA)

On a beaucoup parlé du secteur de la finance, entre banques et charges de courtage, qui emploient environ 40 000 personnes à Londres. Le Brexit va, de facto , entraîner une modification du statut de ces dernières vis- à-vis de l’Europe, avec les conséquences directes : il leur sera bientôt très difficile, voire impossible, de faire du business depuis les rives de la Tamise aux mêmes conditions.

Pour ce qui est de l’industrie, Airbus se retrouve au premier rang. Groupe européen par excellence, on imagine facilement le grand écart auquel va être contraint l’avionneur avec la sortie du Royaume-Uni de l’Europe. 

Airbus n’est pas implanté uniquement en Grande-Bretagne

Sur le plan administratif, c’est un casse-tête qui s’annonce avec la remise en cause des formalités aujourd’hui en vigueur, et la très probable instauration de taxes douanières qui frapperaient les productions sortant du Royaume. Cela impacterait directement la construction et le coût même des appareils puisque la plupart des ailes équipant les avions Airbus sont fabriquées au Pays de Galles. 

Pas de stratégie de contournement dévoilée pour l’instant 

A part quelques déclarations de principe, à chaud, pour rassurer salariés et clients, la direction d’Airbus n’a pas encore dit concrètement comment elle allait s’y prendre : rapatrier la fabrication de certaines pièces à Toulouse ou ailleurs en Europe, par exemple. Mais une déclaration antérieure au Brexit n’est pas à prendre à la légère. Elle date du 13 juin, soit dix jours précisément avant le referendum. Il s’agit d’une déclaration du président d’Airbus-UK. Paul Kahn a clairement laissé planer la menace sur les futurs et nouveaux investissements du géant de l’aérospatiale en Grande-Bretagne si le Brexit l’emportait. Seule la rentabilité du groupe prévaut, a fait comprendre en substance le patron. Le Brexit est un "résultat perdant-perdant " selon Paul Kahn.

Le poids d’Airbus en Grande-Bretagne 

Outre-Manche, l’avionneur emploie 15 000 personnes, sans compter les sous-traitants qui tournent autour de trois sites industriels. On parle d’un potentiel de 100 000 collaborateurs. Il y a la fabrication des ailes d’Airbus, mais aussi les satellites et certains missiles. Tout le monde va faire en sorte d’éviter le pire, mais cette situation est un exemple concret de l’impact politique sur des décisions de stratégie industrielle. Plus largement, en fond de décor, il y a l’Europe de la défense. Une coopération militaire déjà très compliquée qui ne risque pas de s’améliorer rapidement. D’autant plus gênant en période de vives tensions géopolitiques sécuritaires.

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