La Suède adopte un plan de relance
Avec deux décisions prises en l'espace de quelques jours : baisse de l'impôt sur les retraités ; baisse de l'impôt sur les sociétés. Vous avez bien entendu... le Royaume, entré dans l'Union européenne en 1995 et qui compte aujourd'hui à peine plus de 9 millions d'habitants, joue à rebours de tous ses grands frères du Sud. Non seulement il va diminuer l'impôt touchant les retraités mais il va, en plus, augmenter les pensions des retraités célibataires. Quant aux taxes sur les entreprises, elles vont être ramenées de 26 à 22%, le plus bas niveau en Europe après l'Irlande. Certes, c'est un manque à gagner pour les finances publiques suédoises mais le gouvernement de centre-droit entend ainsi redonner au pays son caractère attractif pour les entreprises et lutter contre le chômage qui est remonté au moins d'août à 7,8% de la population active (son plus haut niveau depuis un an et demi). La Suède (qui n'a toujours adopté la monnaie unique mais souhaite le faire l'an prochain) a décidé de construire une digue pour briser net la vague de la crise en Zone euro qu'elle voit se rapprocher à vive allure.
Elle en a donc les moyens... qu'est-ce qui explique cette capacité à résister ?
Dans les années 80, la Suède a connu une grave crise interne (faillites bancaires, récession, éclatement de bulle immobilière...) mais a su engager à temps les réformes nécessaires pour apurer ses comptes. La plupart des réductions fiscales engagées depuis 2006 a concerné l'impôt sur le revenu... malgré cela, le pays est parvenu à réduire son déficit et la dette publique a été réduite de moitié (à 38% du PIB contre près de 90% pour la France). Aujourd'hui, Stockholm peut utiliser la dépense publique pour doper sa croissance... elle prévoit d'augmenter ses investissements dans les infrastructures et la recherche.
C'est donc l'exemple à suivre ?
On vante souvent ce que l'on appelle ''l'exemple suédois'' mais il faut savoir raison garder. Le pays doit beaucoup à sa petite taille et à son statut de Royaume qui facilite le consensus politique autour des choix budgétaires stratégiques. La Suède, ce ne sont pas les paquebots France, Allemagne ou Italie susceptible de prendre l'eau de toute part en cas de choc avec un récif. La Suède est une petite embarcation qui navigue plus facilement dans la tempête grâce à une économie ouverte (tournée vers l'exportation d'automobiles, d'équipements de communication ou de produits de construction), économie flexible comme celle des Pays-Bas, du Danemark ou de la Norvège, qui, par exemple peut compter sur sa rente pétrolière. Donc, exemple à suivre, pourquoi pas... encore faut-il s'en donner les moyens.
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