La Sncf "s'ubérise"
Tout est dit dans ces trois mots. C’est le langage des ‘’djeuns’’, la Sncf est une entreprise dans le vent et tient à le faire savoir avec cette nouvelle offre baptisée TGV POP.
Il ne s’agit pas de la musique pop mais d’une consonance bien connue : UberPop, le service situé entre taxi et co-voiturage qui fait polémique.
L’offre de la Sncf est clairement revendiquée 100% digitale. Elle sera limitée dans le temps – du 5 juillet au 30 août – et à 100.000 billets vers 32 destinations. Mais attention, les trains en question partiront uniquement s'ils sont remplis après un vote des clients sur internet.
C'est une offre commerciale... n'y-a-t-il pas aussi un peu de communication derrière cette opération ?
De toute évidence, et cela, la SNCF sait faire. Un peu comme l'opération "pique-nique" avec son voisin, vous achetez un café et la Sncf vous offre le second pour papoter avec la personne qui est en face ou à côté de vous. Bref, ce sont des opérations qui font parler, dans tous les sens du terme, mais qui ont le don aussi d'exaspérer les clients qui préfèreraient avoir un service irréprochable sur la régularité des trains ou les régions desservies.
Qu'à cela ne tienne, c'est l'occasion de cibler une certaine clientèle : jeune, geek, rapide. La SNCF appelle cela la personnalisation de l'offre.
UberPop est un concurrent direct pour la SNCF
Le co-voiturage, c'est une attaque frontale au train. Avec une dizaine de millions de voyageurs revendiqués par an, BlaBlaCar est devenu le principal concurrent de la SNCF qui est obligée de réagir sur le plan commercial. Il y a aussi les voyages en autocars que la Loi Macron veut développer.
La SNCF est une dame d'un âge très respectable qu'il convient de convertir à l'économie moderne. Un défi pour le président Guillaume Pépy comme pour les patrons d'entreprises d’un nombre de plus en plus important de secteurs.
"Tout le monde commence à craindre de se faire ubériser ", déclarait l'année dernière le président directeur général de Publicis, Maurice Lévy.
L'ubérisation de l'économie, nous y sommes. Plébiscitée par le consommateur qui impose, de fait, un nouveau modèle économique auquel il faut s'adapter sous peine de perdre des parts de marché.
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