La crise mondiale, invitée du salon international de l'automobile de Genève

Cette 82ème édition du salon nous fera certainement rêver autant que les précédentes… les 700.000 visiteurs attendus pendant dix jours pourront admirer les modèles exposés par quelque 700 marques. Mais au delà du rêve, ce salon genevois sera aussi celui de la compétition et de la crise. Peut-on pour autant parler de « surcapacité » de production comme l’entend dire ? L’affaire n’est pas si simple. Tout dépend des zones géographiques dont on parle. 2011 fut une année très contrastée : en France, le marché auto a reculé l’an dernier d’un peu plus de 2% ; de près de 4 et demi% au Royaume Uni et de 18% en Espagne. En revanche, l’Allemagne (premier marché européen) a connu une hausse de 8% de ses immatriculations (l'Allemand Volkswagen tire l'activité en réalisant près de la moitié de ses ventes dans les pays émergents).

Et que disent les chiffres pour 2012 ?

Que le marché mondial devrait progresser de 4% en moyenne, sauf en Europe où la baisse devrait être du même ordre en dessous de zéro. L’Europe (où l'américain FORD annonce avoir perdu 600 millions d'euros l'an dernier) sera la seule région du monde où le marché accusera un repli. Mais à côté, il y a l’Asie (Chine et Japon en tête) qui s’annonce comme la région la plus vigoureuse avec une hausse attendue du marché auto de 11% cette année, suivi de très prêt par l’Amérique du Nord, l’autre eldorado.

Ce morcèlement du marché mondial de l’automobile pousse les constructeurs à adapter leur stratégie…

Dans la série "l’union fait la force", les regroupements se multiplient depuis plusieurs années. Chaque salon est prétexte à des annonces. A Francfort en 2009 c’était le rapprochement FIAT/CHRYSLER ; en 2011 se sellaient de nouvelles opérations de coopération entre Renault/Nissan et Daimler. Et puis la semaine dernière, PSA-Peugeot-Citroen annonçait un accord stratégique avec l’américain General Motors. Dans tous les cas, l’objectif est de réaliser des économies d’échelle en mutualisant certaines activités. Fini le temps où chaque constructeur pouvait tout produire sur ses propres chaines... dans un monde en mouvement permanent, les alliances stratégiques sont devenues incontournables. Précision concernant le rapprochement PSA / GENERAL MOTORS… on a appris ce matin que le groupe américain déboursera 320 millions d’euros pour prendre 7% du capital du constructeur français. Quant à l’augmentation d’environ 1 milliard du capital de PSA PEUGEOT CITROEN, elle se fera au prix de 8 euros 27 par action nouvelle.