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L'émir du Qatar n'est pas un mécène et le fait savoir

Entre les licenciements prévus dans les médias et la vente de certains actifs, l’émirat du Qatar est en train de brader ses investissements
Article rédigé par Lise Jolly
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Emir du Qatar Sheikh Tamim bin Hamad bin Khalifa Al Thani, le 24 juin 2014 © Maxppp)

Les annonces se suivent et se ressemblent. Après avoir semé à tout vent, le puissant Qatar revend les bijoux de famille. En l’espace de quelques jours, on a appris que la chaîne de télévision qatari Al-Jazeera (qui fête cette année son 20ème anniversaire) allait licencier 500 personnes en plus des 700 départs déjà prévus avec la fermeture de sa filiale américaine (Al-Jazeera America). Doha envisage aussi de revendre sa participation de plus de 80% dans les sacs Le Tanneur, le maroquinier français, acquis 30 millions d’euros en 2011 par le fonds d’investissement Qatar Luxury Group, dirigé par la femme de l’ancien émir.

Pourquoi le Qatar se désengage ainsi de ses investissements ?

Il y a un décalage entre l’image que nous avons en occident d’un richissime émirat dépensant sans compter, et la réalité de la gestion quotidienne. Stratégie de gestion affichée par l’émir depuis très longtemps : les investissements doivent être rentables. Hors de question de claquer les dollars dans des "danseuses". Les investissements de l’émir doivent rapporter. Dès son lancement, la chaîne Al-Jazeera avait ainsi été introduite en bourse. Tout sauf le fait du prince.

Poids de la situation économique actuelle des monarchies pétrolières

En près de deux ans, les cours du pétrole ont chuté de 70%. Or l’exploitation et les ventes de brut représentent 80% des recettes des pétromonarchies, dont le Qatar fait partie. Ces pétromonarchie sont des Etats providence. Si leurs revenus baissent, il faut économiser et freiner les dépenses publiques autres que celles qui permettent de faire vivre plus de 90% de la population : les fonctionnaires.

Autres effets directs : la hausse du prix des carburants sur place… une première depuis bien longtemps pour le litre d’essence vendu jusqu’à présent au prix symbolique de quelques centimes de dollars le litre. Enfin, impact sur nos exportations. Quid de nos ventes de matériels et logiciels de sécurité, l’armement, etc… ?

En revanche, le PSG n’a pas de souci à se faire. Le club de football parisien est un investissement rentable à plus d’un titre. Le football, c’est l’image, complémentaire des sommes investies – 50 millions d’euros – dans les incubateurs d’entreprises en banlieue parisienne. Les "business angels de la diversité"… très polémiques dans le contexte actuel mais efficaces pour entretenir une notoriété.

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