L'économie européenne s'enlise
La plupart des bourses européennes a
terminé dans le rouge hier. Les opérateurs détestent l'incertitude et craignent
la récession. Repassons le feuilleton de la semaine. Lundi, alors que le
gouvernement place beaucoup d'espoir dans les décisions prises par la banque
centrale européenne pour enrayer la crise de la zone euro, le Gouverneur de la
Banque France, Christian Noyer, déclare que l'économie française devrait se
''redresser'' progressivement l'année prochaine, avec un taux de croissance
sensiblement inférieur à 1%. Cela sonne comme un signal positif mais en
réalité, il n'y a rien de nouveau car le gouvernement table lui aussi sur un
taux de croissance inférieur à 1%. Rien de nouveau si ce n'est l'expression
''redressement de l'économie'' employée par le premier argentier de France. Le
problème c'est qu'aucun indicateur ou information disponibles auprès des
conjoncturistes, ne confirme un quelconque " redressement ". Bien au
contraire.
Les marchés financiers s'étaient pourtant repris ces
dernières semaines. Ce n'était qu'un feu de paille ?
Suite du feuilleton hier soir. Deux instituts de
conjoncture livrent leurs prévisions : l'agence MARKIT, qui enquête sur le
moral des directeurs d'achats de l'Industrie, publie pour le mois de septembre
un indicateur au plus bas depuis avril 2009 (les nouveaux contrats se réduisent
comme peau de chagrin. Nous voilà revenus au début de la crise). L'autre
institut, COE-REXECODE, anticipe une croissance zéro cette année avant, si tout
va bien, une très légère remontée en 2013. En
cause, l'investissement des entreprises en berne et un pouvoir d'achat
des ménages en baisse. D'autres exemples en Europe confirment cette tendance.
Prenons le cas de l'Italie. Même ce pays – que l'on présentait, il y a quelques
semaines encore, comme l'un de ceux de l'Union européenne les plus engagés vers
le redressement – est en train de s'apercevoir que les efforts consentis ne
sont pas suffisants, voire qu'ils brident la reprise.
Quelles conclusions doit-on en tirer pour ce qui nous
concerne en France ?
Que
l'activité ne sera pas au rendez-vous pour rééquilibrer les finances publiques
comme on l'espérait et, surtout, respecter l'objectif de limiter des déficits
fin 2013. Ce n'est plus un secret : de nouvelles lois de finances
rectificatives seront nécessaires dans le courant de l'année prochaine pour
redresser la barre. Il se dit même qu'un premier ajustement serait souhaitable
d'ici le mois de décembre de cette année. Il sera alors intéressant de voir si
les économies demandées aux administrations publiques seront équivalentes aux
impôts supplémentaires qui s'imposeront à chacun d'entre nous.
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