Interview télévisée du 14 juillet : François Hollande sous pression budgétaire
Les messages de prudence se font plus insistants. Nous évoquions hier le Fonds Monétaire International qui émet des réserves sur la lisibilité de la politique budgétaire française... message à peine voilé à la veille de l’élection présidentielle et des « cadeaux » susceptibles de mettre à mal les finances publiques.
Un autre message vient d’être envoyé, cette fois par France Stratégie – la version moderne du Commissariat au plan –, dirigé par Jean Pisani-Ferri : la France va devoir mettre en place des mesures supplémentaires de réduction des dépenses publiques.
On ne peut plus clair.
Les arguments avancés par France Stratégie
L'objectif numéro 1 est de diminuer significativement le niveau d’endettement de la France. Le bilan est sévère : la dette publique française s’apprête à dépasser 97% de la richesse nationale. Notre dette atteint un niveau sans précédent depuis l’après-guerre. Mais une fois dit cela, concrètement, comment fait-on ?
Pas de remède miracle, la potion doit être radicale – amer diront certains. Selon France Stratégie, dans les 10 ans à venir, il faudra ajuster 2 à 4 points de PIB. En argent sonnant et trébuchant cela fait entre 44 et 88 milliards d’euros.
Or, comme la France a un des taux d’imposition les plus élevés d’Europe, impossible d'en rajouter. L’essentiel de l’ajustement devra donc passer par des économies, des réductions de dépenses et, surtout, une réallocation vers des dépenses prioritaires comme l’éducation, la sécurité, la défense et les politiques sociales.
Il est évident que ce message s’entend pour tous les présidents à venir
Aujourd’hui, dernière interview télévisée de ce quinquennat pour François Hollande. Quelles annonces attendre sur le plan économique
Le président pourrait préciser les modalités des baisses d’impôts promises fin juin en fonction de la croissance. Cette dernière devra être au rendez-vous, mais elle ne se décrète pas. Bon nombre de dépenses ont été renvoyées à 2017.
Cela sent l’héritage compliqué… l’héritage budgétaire légué à la prochaine législature qui sera peut-être la sienne. Un élément que le président ne pourra évoquer aujourd’hui : la cagnotte. Elle n’existe plus depuis longtemps. Il serait pourtant très appréciable d’aller y puiser quelques deniers.
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