General Electric souhaite délocaliser 400 emplois américains en France
Situation cocasse. Cette volonté de délocalisation de GE, on la doit à une décision de l’administration américaine.
Suite à une guerre politique interne, le Congrès américain vient de refuser de renouveler les statuts de l’agence Export-Import-Bank qui, comme son nom l’indique, aide financièrement les entreprises américaines qui exportent.
Privé de cette manne financière, General Electric – dont le patron Jeff Immelt est réputé pour rebondir rapidement – a décidé de prendre ses cliques et ses claques et de transférer une partie de ses activités pour se rapprocher de ses clients.
Est-ce réellement tout bénéfice pour nous, de ce côté-ci de l’Atlantique ?
Ces 400 emplois sont conditionnés au succès des appels d'offres auxquels General Electric a répondu.
400 postes qui s’ajouteraient aux 1.000 autres que le nouveau propriétaire de la branche énergie d'Alstom s'est engagé à créer en France.
La Coface – l’assureur français des entreprises françaises qui travaillent avec l’étranger – prend la balle au bond et accepte d’apporter son soutien à General Electric via une nouvelle ligne de crédit. Mais à la condition de transférer ces emplois sur le site de Belfort.
Une partie de ce qui est produit en Caroline du Sud, dans l’Etat de New-York et au Texas se retrouverait donc chez nous, en Franche-Comté.
Installé depuis 40 ans en France, GE – dirigé en Europe par Clara Gaymard – est déjà l’un des plus gros employeurs étrangers dans l’hexagone.
Ce mouvement est-il pérenne ?
Le mouvement pourrait se poursuivre, voire s’accélérer. General Electric est candidat à des projets internationaux dans l’énergie pour quelque dix milliards d’euros, ce qui nécessiterait des financements par des agences de crédit, dont la Coface.
L’avionneur BOEING pourrait lui aussi décider de délocaliser une partie de sa production en raison des incertitudes sur l’avenir de l’Exlm-Bank, créée en 1934 sous Franklin Roosevelt.
Au congrès américain, l’aile la plus conservatrice de la majorité républicaine considère les services rendus par cette banque comme de ''l’assistanat d’entreprise'' et du ''capitalisme de copinage'' et a suspendu ses activités.
Les américains se tirent une balle dans le pied et l’Europe en profite. Effet collatéral de la guerre commerciale… finalement, la mondialisation n’a pas que de mauvais côtés.
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