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Formation professionnelle, la France doit faire mieux

La formation professionnelle bénéfice avant tout aux grandes entreprises et aux salariés les plus diplômés. Peut-on parler de dysfonctionnement à l'heure où le chômage bat des records ? Une enquête qui fait ressortir cette tendance vient d'être publiée par l'INSEE.
Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
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Dysfonctionnement
non pour celles et ceux qui bénéficient des avantages de cette formation. Ce à
quoi il faut réfléchir c'est à l'optimisation du système pour en faire profiter
le plus grand nombre. Selon l'INSEE : en 2012, à peine 40% des 18-65 ans
déclaraient avoir suivi une formation dans le courant de l'année. L'accès à la
formation diminue avec l'âge, et puis surtout, ce sont les personnes les plus
diplômées qui en profitent. Les chiffres sont parlants : chez les actifs, 66%
des diplômés de niveau supérieur (à partir de Bac+2) ont suivi au moins un
stage dans l'année contre seulement 25% des sans diplômes. Que tout le monde
suive une formation, c'est bien. Mais que les moins diplômés – donc les plus
vulnérables – en profitent mieux serait plus logique.

Qu'est-ce qui ne
fonctionne pas dans le système français ?

Les candidats aux
stages ne trouvent pas chaussure à leurs pieds. C'est à dire qu'ils ne trouvent
pas de formation adaptée. Au bout du compte, il y a la question de l' ''employabilité''
: de nombreuses entreprises veulent recruter, ont des postes à pourvoir, mais
ne trouvent pas les bons candidats faute de formation adaptée. Le serpent se
mord la queue. En 2012, Pôle Emploi a recensé près de 460.000 offres non
satisfaites. Et ce chiffre est certainement en dessous de la réalité car
l'organisme ne récolte qu'un tiers des offres auprès des entreprises.

On dit aussi que la
formation professionnelle et les stages n'ont pas bonne presse en France

C'est l'image
négative. Le contraire du principe selon lequel il n'y a pas de sot métier. La
France des Lumières a toujours privilégié la formation intellectuelle à la
pratique manuelle. D'autres pays ont suivi une autre voie et ca marche :
l'Allemagne où la formation en alternance (le ''Dualsystem'') profite à plus
d'un million et demi de jeunes contre à peine 500.000 en France. Aux
Etats-Unis, les universités mettent à disposition des étudiants des bureaux
gratuits pour monter leur entreprise, ce qui est considéré comme une extension
éducative avec formation pratique.

Des exemples que
nous pourrions suivre ?

Il faut savoir que chaque année nous consacrons plus de 31 milliards
d'euros à la formation professionnelle et à l'apprentissage (40% sont financées
par les entreprises, l'Etat abonde à hauteur de 15%, les régions 14%). Il y a
des initiatives. Les ministres Vincent Peillon et Arnaud Montebourg viennent de
lancer les "campus des métiers et des qualifications" qui visent à
regrouper les acteurs de la formation professionnelle et les entreprises dans
plein de secteurs. Maintenant, il faut que cela soit suivi d'effets. De son
côté, le MEDEF propose une réforme de l'apprentissage pour former 100.000
jeunes supplémentaires en alternance. En fusionnant les taxes d'apprentissage
on pourrait dégager 2 milliards et demi d'euros très utiles disent les patrons.
Donc les lignes bougent mais encore trop timidement face au défi que représente
la lutte contre le chômage aujourd'hui en France.

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