Equipementiers automobiles, un paysage très contrasté
Les apparences sont trompeuses. Dans un marché automobile contrarié, les équipementiers s'en sortent dans l'ensemble plutôt pas mal... du moins pour certains d'entre eux. La différence se joue sur deux critères : la taille de l'entreprise et son champ d'activité. Il y a les petits et les gros. Les premiers, sous-traitants, atomisés, dépendent beaucoup de l'industrie automobile française et européenne en crise (d'où leurs difficultés), les seconds ont leur marché sur d'autres continents, là où le secteur est beaucoup moins affecté (Asie et Etats-Unis).
D'où la bonne forme de groupes comme Plastic Omnium, Faurecia, Valéo ou Michelin ?
Michelin a su réagir à temps en restant sur ses bases industrielles. Malgré la forte mobilisation syndicale dont on se souvient, l'entreprise a tenu bon et assumé son plan de redressement. Michelin et ses consoeurs profitent aussi et surtout d'une forte internationalisation de leur activité, donc d'un potentiel et de moyens, plus lourds pour investir dans l'innovation et coller au mieux à la demande. Faurecia qui est une filiale de Peugeout n'a pas PSA pour premier client. Valéo, dans le marché automobile sinistré que l'on sait, a vu en 2012 ses commandes atteindre un nouveau sommet proche de 16 milliards d'euros contre 14 l'année précédente. Qui sont ses clients ? Dans l'ordre : BMW, DAIMLER, FIAT, CHRYSLER, FORD, TOYOTA, PORSCHE. Valéo réalise aujourd'hui plus de 25% de son chiffre d'affaires avec l'Asie.
Les plus petits comme Heuliez sont donc condamnés ?
Les difficultés d'Heuliez ont commencé en 2006. L'entreprise qui emploie près de 300 personnes à Cerizay dans les Deux-Sèvres était historiquement un producteur de véhicules complets pour PSA Peugeot Citroen et Opel. Elle avait été sauvée en 2010 grâce à la reprise par le groupe français BGI et un industriel allemand sous la marque MIA Electric. Mais malgré toute l'énergie déployée par la Présidente du Conseil général Ségolène Royal (qui n'était pas encore vice Présidente de la Banque Publique d'Investissement à l'époque), l'aventure a mal tourné.
Le plan de reconversion industriel n'a pas fonctionné ?*
HEULIEZ qui avait misé sur la voiture électrique a connu dans cette branche un mauvais démarrage commercial. Le marché de la MIA, dont le groupe fabriquait le châssis, n'a pas décollé (800 véhicules vendus contre 12.000 escomptés). Idem pour d'autres activités diversifiées comme la fourniture de cabines d'engins de chantiers... quant à la vente à Eurocopter de la branche aéronautique en décembre, elle n'a pas suffi à rééquilibrer l'édifice chancelant. Heuliez aura tout tenté pour garder la tête hors de l'eau. En vain. Le seul espoir repose désormais sur une possible commande de Volkswagen pour des pièces détachées. Comme par hasard, une solution internationale.
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