Eclaircie à l'horizon pour le déficit du régime des retraites
Le déficit du régime est loin d'être réglé mais le COR est plus optimiste que l’année dernière. On pourrait se dire que, les échéances électorales approchant, on est en train de flatter une fois de plus un électorat cible. En réalité, les chiffres parlent d’eux-mêmes, loin de toute querelle ou argutie politique. Selon le document que s’apprête à publier le Conseil, le besoin de financement du système de retraites – manière élégante de parler du déficit du régime – serait de 0.2% du PIB (la richesse nationale produite) en 2020, soit proche de 4,5 milliards d’euro. L’année dernière, le COR prévoyait un besoin de financement deux fois plus important, à 9 milliards d’euros. Le financement de notre système de retraites est désormais plus fortement dépendant de la croissance que du chômage, c’est-à-dire du nombre de cotisants aux régimes.
Comment s'explique cette amélioration ?
Plusieurs facteurs expliquent cette amélioration qui n’est en rien liée aux questions démographiques – le niveau dynamique de la natalité compense en partie le vieillissement de la population.
Il y a d'abord l'accord intervenu en octobre dernier sur les retraites complémentaires Agirc (cadres) et Arco (ensemble des salariés du privé). Les partenaires se sont entendus sur des économies de 6 milliards d’euros à réaliser d'ici 2020, certes avec à la clef une moindre revalorisation des pensions. Mais il y a surtout une prise en compte de nouvelles prévisions économiques liées à la croissance. Concrètement, avec une croissance d’1,5% des revenus d’activité, le système des retraites pourrait revenir à l’équilibre dès le milieu des années 2020.
Encore faut-il maintenir ce rythme de croissance au cours des dix prochaines années
Reprise aidant, c’est à portée de main. Et puis les pensions sont elles aussi mises à contribution mais, cela, on le dit moins car politiquement sensible. Contrairement au financement du régime, le montant des pensions qui est reversé aux retraités n’est pas indexé sur la croissance des revenus d'activité mais sur l’inflation. Si le chômage baisse, la masse salariale augmente. Cela fait plus de travailleurs, donc plus de cotisants. Les cotisations rentrent donc plus vite et sans hausse d’inflation, les pensions versées coûtent moins cher. Avec ce principe des vases communicants, le système devrait retrouver progressivement l’équilibre. "Devrait", car les efforts de gestion vont devoir continuer à travers la poursuite de nécessaires réformes, en espérant que la conjoncture fasse le reste et accompagne le mouvement.
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