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Dassault plane sur le succès de l'aviation d'affaire

Le salon international de l’aviation d’affaire se tient actuellement à Genève. C’est la vitrine de ce qui se fait de mieux dans le monde en termes de jets privés. L’occasion pour Dassault-Aviation de présenter son dernier bébé.
Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (© Le journal de l'aviation)

Les avions d’affaires, ce sont ces avions de taille modeste mais au luxe inégalé qui transportent les hommes d’affaires et une clientèle fortunée à travers la planète. Un acteur s’en sort particulièrement bien : le français Dassault-Aviation. Le groupe, qui a tant de mal à placer son avion de combat Rafale à l’étranger, se console en vendant ses Falcon comme des petits pains.

A quoi ressemble le dernier modèle qui vient de sortir ?

C’est un bijou de technologie et de luxe. Le 8X, c’est son nom, est un tri réacteur capable de parcourir 12.000 kilomètres sans escale. Autrement dit, relier Los Angeles à Pékin, New-York à Tel Aviv ou Paris à Singapour, sans se poser ni se ravitailler en carburant. Il peut embarquer jusqu’à 19 passagers à la vitesse de 980 kilomètres heures selon le plan de charge. Cela fait environ 15 kilomètres à la minute, autant que les gros porteurs d’Airbus et Boeing.

Disposant d’un intérieur luxueux, des derniers canons en matière d’aide au pilotage et d’une sécurité à toute épreuve comme des réservoirs de carburant pressurisés à l’instar des avions militaires, l'appareil qui sera commercialisé en 2016 n’est pas né d’une feuille blanche. L’essentiel a été copié sur ses petits frères, le fuselage a juste été un peu allongé.

On imagine que le « joujou » a un prix à la hauteur de son image...

55 millions de dollars, un peu plus de 40 millions d'euros. Et là où Dassault joue gagnant, c’est que l’appareil consomme moins que ses concurrents (35% environ, ce qui fait pour l’utilisateur une économie de 5 millions d’euros par an à raison de 600 heures de vols). Pour le client, c’est un argument précieux et pour Dassault, c’est l’occasion de tenir tête à ses deux concurrents directs : l’américain Gulfstream, le canadien Bombardier et, dans une moindre mesure le brésilien Embraer qui remonte à grande vitesse.

Les jets d’affaire à long rayon d’action, c’est la nouvelle coqueluche d’une clientèle toujours plus aisée car toujours plus pressée… le temps c’est de l’argent ! Dassault a réussi à se placer sur ce créneau très lucratif.

Doit-on voir aussi dans ce succès de l'aviation d'affaire un signe de la reprise ?

Le rebond s’est produit l’année dernière. Après quatre ans de baisse continue du marché (moins 30% entre 2008 et 2012), les annulations de contrats se raréfient et les livraisons ont repris 16% en 2013. Sur le seul premier trimestre 2014, les commandes sont en hausse de 19%. Donc oui, bien sûr, c’est un signe de reprise de l’activité globale : les hommes d’affaires reprennent leur pèlerinage planétaire pour signer les contrats.

Mais la reprise du business, c’est aussi le développement d’une concurrence toujours plus forte pour les acteurs existants, d’où l’importance d’innover. Le 8X a nécessité un investissement de 500 millions d’euros. Cela pèsera sur les comptes de l'entreprise, mais c'est le prix à payer pour rester dans la compétition.

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