Croissance, la France a des capacités
Au total, 9 pays de la zone euro sur 17 seront hors des clous cette année en matière de déficit public et la France ne figurera pas au palmarès des pires élèves. Outre l'Espagne qui devrait afficher un déficit de 6 et demi%, les Pays Bas qui ne sont pas réputés pour être particulièrement dispendieux afficheront un trou de 3,6% cette année. En revanche, l'Allemagne, l'Autriche, la Finlande, l'Estonie, le Luxembourg, Malte et même l'Italie devraient être dans la norme (l'Italie affichant un déficit de 2,1%). Les capacités de rebonds, la France en a assurément... faut-il encore les valoriser. Nous demeurons la deuxième économie européenne après l'Allemagne. Cela mérite d'être rappelé car on voit trop souvent plutôt la bouteille à moitié vide qu'à moitié pleine.
Cela se voit-il réellement dans tous les secteurs ?*
Nous restons leaders dans certains domaines de services comme le tourisme... et même si le gros point noir demeure l'industrie, la France reste puissante en matière agro-alimentaire (80% des produits que nous consommons viennent de l'hexagone et 70% de la production agricole française sont transformés par des industries tricolores). Nous conservons une nette avance également dans l'aéronautique, le spatial, le nucléaire et la défense. Enfin, le ferroviaire avec un groupe comme Alstom. Le leader français figure parmi les champions mondiaux pour la construction de matériel roulant.
Autant d'atouts qui permettent au gouvernement de rester confiant pour le restant de son mandat ?
Oui mais se serait un tord de tomber dans l'optimisme béat. Le ministre de l'Economie Pierre Moscovici a beau se dire "confiant" malgré les sombres perspectives de Bruxelles, l'heure n'est plus à la méthode Coué. Le commissaire européen aux Affaires économique Oli Reihn l'a bien dit : l'entreprise France souffre avant tout d'un déficit de compétitivité qu'il lui faudra résoudre en priorité. L'impôt ne peux plus être la seule solution, la France est déjà championne des prélèvements obligatoire avec 48% de la richesse nationale. Beaucoup d'entreprises considèrent le Crédit Impôt Compétitivité Emploi comme une simple avance sur trésorerie. Le CICE demande aux entreprises d'avancer l'argent pour investir et promet un remboursement l'année suivante. Or une grande majorité d'entreprises concernées a justement de gros problème de trésorerie. La France manque de perspective et pourra difficilement aller plus loin sans un véritable choc fiscal. Un choc que l'on l'attend toujours : une vraie réforme vertueuse qui aide l'économie et non une spirale vicieuse de l'impôt qui commence à montrer ses limites.
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