Croissance économique : encéphalogramme plat pour 2012 et 2013
Les chiffres viennent doucher les quelques espoirs que pouvaient encore entretenir l'Elysée et Matignon. La consommation des ménages reculerait cette année de 0.1%, du jamais vu depuis 1993. Le pouvoir d'achat, lui, reculerait de 0.5%, du jamais vu depuis 1983. Selon l'INSEE, notre pouvoir d'achat baisserait sous le triple effet des hausses d'impôts, de l'inflation et des suppressions d'emplois. Et on peine à croire que la machine s'inverse l'année prochaine avec les 20 milliards d'impôts supplémentaires prévus dans le projet de loi de finances 2013.
Mais l'INSEE prévoit pour l'an prochain une légère remontée de la consommation (+0.3%)*
Oui, mais cela se fera au prix d'une réduction du taux d'épargne des ménages. C'est à dire que, pour consommer, pour assurer notre quotidien, nous irons puiser dans notre assurance vie ou notre livret A. Aujourd'hui, le taux d'épargne des ménages français reste le plus élevé de l'Union européenne (on met de côté un peu plus de 15% de nos revenus disponibles). Considérer qu'il faille recycler une partie de cette épargne dans la consommation serait une erreur. L'épargne est utile quand elle sert l'investissement (pour son habitat par exemple, mais aussi dans le logement social pour ce qui est du Livret A ; dans les entreprises d'avenir pour ce qui est du Livret de Développement Durable).
On vient de parler des chiffres de l'INSEE... qu'en pensent les économistes ?
20 milliards d'impôts nouveaux et seulement 10 milliards d'économies... ils sont de plus en plus nombreux à douter de l'efficacité de la trajectoire prise par l'Elysée. Certains de ces économistes ont soutenu François Hollande pendant la campagne mais ils sont aujourd'hui très critiques, au point de pronostiquer - pour quelques uns au moins - une récession en 2013. Handicaps majeurs à leurs yeux : le choix de recourir essentiellement à la fiscalité pour réduire les déficits. 1 point de PIB de hausse d'impôts, c'est 1 point de croissance en moins. Le pire serait que les entreprises freinent leurs investissements en raison d'une fiscalité trop lourde. Le gouvernement, est, semble-t-il, enfin en train de comprendre en corrigeant sa feuille de route vers plus de pragmatisme et moins d'idéologie.
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