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Crise grecque, la dernière ligne droite ?

Nouvelle réunion des ministres des Finances de la zone euro lundi 11 mai pour parler de la situation de la Grèce, et un communiqué final plutôt apaisant, sur le même ton que le Fonds Monétaire International quelques heures plus tôt. La situation se détend réellement ou n'est-ce qu'une impression ?
Article rédigé par Lise Jolly
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Yanis Varoufakis , ministre des finances grec lors d'une conférence de presse, le 11 mai 2015 - photo prétexte © Maxppp)

Il y a bien une volonté d'apaisement. En résumé c'est mention ‘’bien mais peut mieux faire, les efforts doivent se poursuivre’’, ce qui tranche avec les précédents communiqués, voire les récents claquements de portes à Bruxelles.

 

Pourquoi ce changement de ton ?

 

De toute évidence, Athènes met de l’eau dans son vin : lutte contre l’évasion fiscale (70 milliards d’euros se sont encore volatilisés ces six derniers mois), création d’une agence pour lever l’impôt, unification des régimes de retraites.

Signe ultime de cette bonne volonté, alors que le pays est sans le sou, Athènes a versé lundi 15 mai 750 millions d’euros  de remboursement de dette (intérêts et principal) au Fonds Monétaire International.

Raclant les fonds de tiroirs, le pays presse les administrations comme des citrons. Le nombre de fonctionnaires a été réduit de 920.000 à 640.000, permettant une économie de 9 milliards d’euros. La Grèce conserve toutefois le rang de premier employeur public de l’Europe.

 

Quelles sont les prochaines échéances ?

 

Il faut trouver une solution rapidement avec l’ensemble des créanciers car en juin, juillet et août, ce sont au total 11 milliard et demi d’euros qu’il faudra rembourser.

Or la Grèce sera à court de liquidités dans deux semaines et la révision à la baisse du taux de croissance pour 2015 n'arrange rien (0.8% contre près d’1 et demi prévu en mars).

 

Le scénario d’un défaut de la Grèce est-il encore envisagé aujourd’hui ?

 

Bruxelles, sans véritablement le dire, a un plan B, au cas où. Mais pour éviter le pire, la Commission européenne, tout en maintenant la pression, est en train de jouer les amortisseurs. Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker n’hésite plus à se porter garant des promesses grecques.

La vraie question est de savoir si l’effacement de la dette grecque serait : 1/ une solution, 2/ accepté par les Etats européens. Dans les deux cas, la réponse est non.

 

Quelle serait donc la voie du milieu ?

 

Cela serait probablement de prévoir et d’expliquer à l’opinion publique du Vieux Continent un abandon d’une partie de cette dette, et de laisser le gouvernement Tsipras organiser un référendum sur l'avenir de la Grèce dans la zone euro. Histoire de mettre le peuple et les dirigeants politiques devant leurs responsabilités.

C’est peut-être ce que l’Allemagne sous-entend en affirmant que ‘’Berlin fera tout pour maintenir la Grèce dans la zone euro à des « conditions responsables’’.

Conditions ‘’responsables’’ ! Dans la bouche du très rigoriste ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble, le terme mérite d’être souligné. Retenons cet épisode qui pourrait, à défaut de marquer un tournant dans la crise, au moins apparaitre comme un marqueur important.

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