Cet article date de plus de treize ans.

Coût de la grève : 0,1 point de croissance, ça n’est pas rien

Combien va coûter la grève à l’économie française ? Le Medef a tiré hier la sonnette d’alarme, en estimant que le mouvement faisait courir un grave danger aux entreprises. A Bercy, on a fait les comptes : les journées de grève de la mi octobre et de la semaine dernière auraient déjà coûté 2 milliards d’euros. Est-ce ce que ça va vraiment avoir des conséquences sur la croissance ?
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Franceinfo (Franceinfo)

2 milliards, c’est ce que rapporte à l’économie une journée de travail des Français. On le sait parce que quand on a demandé aux salariés de travailler un jour de plus, le lundi de Pentecôte, ça a précisément rapporté cette somme. Elle représente 0,1% du PIB. Ce qu’il y a derrière ce chiffre : des salariés dont les journées de travail effectives sont écourtées, des retards de livraisons pour les entreprises, du chiffre d’affaire en moins pour les commerces ou les activités de loisirs, surtout en Ile-de-France. Mais la région parisienne pèse pour un tiers dans la richesse nationale. 0,1% est-ce que c’est beaucoup ? Ca peut paraître assez négligeable. Mais dans la période actuelle on est à la décimale près puisque cette perte d’activité réduit encore les chances d’atteindre 2% de croissance en 2007. Quand aux ménages, c’est leur moral qui est atteint. En 95, il n’avait jamais été aussi bas qu’après les grèves. Or en économie, voir la vie en rose plutôt qu’en gris est aussi un facteur de croissance.

Et du côté de la SNCF, est-ce que l’on a fait les comptes ?

La direction parle d’une perte de 20 millions par jour. Billets non vendus ou remboursés, indemnisation des voyageurs et des entreprises. L’entreprise va revoir à la baisse ses résultats. L’impact le plus lourd concerne le transport des marchandises. Ce sont des voitures neuves qui ne peuvent pas être livrés, du minerai ou des tôles d’acier qui ne sont pas transportés. Le groupe sidérurgique ArcelorMittal, gros client des chemins de fer, subit des retards qui vont le pousser si ça se prolonge à se reporter sur d’autres modes de transport, camions ou bateaux. Le fret SNCF a déjà accusé de lourdes pertes en 2006. Une grève plus longue condamnerait les espoirs de redressement de cette activité. Et ruinerait au passage les promesses du Grenelle de l’Environnement pour le développement du transport par rail.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.